Vers un report de l’élection présidentielle ?
Citant des sources proches du pouvoir, l’agence Reuters a révélé que les autorités algériennes se dirigent vers le report de l’élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain et ce, en raison de l’impossibilité matérielle d’organiser le scrutin dans les conditions politiques actuelles. En effet, pour le 13eme vendredi consécutif, les Algériens sont descendus dans la rue pour réclamer le départ du système, ce qui sous-entend le refus des élections présidentielles prévues le 4 juillet.
Mais si l’annulation des élections présidentielles semble de plus en plus probable, plusieurs questions demeurent sans réponse. Les autorités vont-elles se contenter d’un report de l’élection présidentielle à une autre date en attendant de réunir les conditions politiques nécessaires ou bien vont-elles décider de l’organisation d’une période transitoire avec la nomination d’une instance présidentielle provisoire chargée d’organiser la transition vers un nouveau régime démocratique comme le réclament certaines organisations et personnalités politiques à l’instar du trio Ahmed Taleb El Ibrahimi, Rachid Benyelles et Abdenour Ali Yahia qui vient de lancer un appel dans ce sens ?
Si le report de l’élection présidentielle semble de plus en plus acquis, la formule politique qui consiste à imposer une période transitoire avec une instance cooptée divise fortement le mouvement populaire et la classe politique. Si les choix constitutionnels s’imposent à tous sans discrimination à partir du moment où ils se fondent sur une base juridique claire, les choix qui s’écartent de la constitution seront toujours discutables par les uns ou les autres dans la mesure où ils ne pourront jamais réunir l’accord unanime de toutes les forces sociales et politiques. Dans un tel contexte, l’arbitrage de l’armée algérienne est plus que jamais nécessaire même si cette institution continue de se méfier des voix qui cherchent à l’impliquer directement dans les choix politiques.
Mohamed Merabet