Visite mouvementée d’Emmanuel Macron au Burkina Faso
Le périple africain d’Emmanuel Macron a été quelque peu mouvementé au Burkina Faso. Après qu’une grenade ait été lancée contre des militaires français à Ouagadougou, faisant trois blessés chez les civils, c’est une manifestation d’étudiants qui attendait le chef de l’État français à son arrivée à l’université de la capitale burkinabée, où il prononçait un discours ce 28 novembre. « À bas l’impérialisme », scandaient notamment certains étudiants.. Comme l’ont noté des témoins, des pneus ont été enflammés le long des routes menant à l’université de Ouagadougou et les forces de sécurité sont intervenues à grands renforts de gaz lacrymogènes.
D’après des témoins et les journalistes suivant la venue du président français au Burkina Faso, une partie du convoi, mais pas celui des officiels français a également été prise à partie. De nombreux véhicules ont été caillassés et l’un d’entre eux aurait pris feu. Selon les médias présents et les forces de sécurité, personne n’a été blessé et le convoi a tout de même pu parvenir à destination. Les étudiants affichaient également des slogans contre la présence militaire de la France dans le pays et dans le reste de l’Afrique. Une foule réduite d’étudiants avaient seulement été autorisés à pénétrer dans la salle où Emmanuel Macron devait prononcer son discours. Pendant qu’Emmanuel Macron donnait son discours à l’intérieur de l’université, les heurts se sont poursuivis entre forces de l’ordre et manifestants anti-impérialisme. Des barricades et des feux ont même été mis en place sur les avenues avoisinantes.
Le voyage de Macron au Burkina Faso aura aussi été l’occasion de voir que sur le fond la France n’est pas prête de tourner la page néocoloniale de la Françafrique. Devant une étudiante a eu le courage d’accuser la France de « l’élimination jalouse de Kadhafi » tout en reprochant à Paris d’envoyer d’avantages de soldats que d’étudiants au Burkina Faso, le président français a dévoilé la véritable nature de la politique néocoloniale et paternaliste de la France en Afrique : « Imaginez que vous êtes une jeune femme qui vit à Angoulême. Elle n’a jamais vu Ouagadougou, elle n’en a peut-être même pas entendu parler. Elle a son jeune frère qui se bat dans les troupes françaises et qui est peut-être mort ces derniers mois pour vous sauver. Et vous vous la remerciez en me disant ça ? » « Vous ne devez qu’une chose pour les soldats français: les applaudir! » a martelé le petit Macron qui a tenu à rappeler à cette étudiante « Il faut rompre avec cette habitude de reprocher toujours à la France ce qui se passe mal ici » !