15 ans de prison pour Saïd, Toufik, Tartag et Hanoune
Le Tribunal militaire de Blida a condamné Saïd Bouteflika, Mohamed Mediene, Athaman Tartag et Louiza Hanoune a quinze (15) ans de réclusion criminelle pour « atteinte à l’autorité militaire » et de « complot contre l’autorité de l’Etat », indique mercredi un communiqué du Tribunal, dont voici le texte intégral: « Le tribunal militaire de Blida (1ère région militaire) siégeant en matière criminelle a tenu du 23 septembre au 25 septembre 2019, une audience publique pour statuer sur le dossier des poursuites engagées contradictoirement à l’encontre des nommés Bouteflika Saïd, Mediene Mohamed, Tartag Athmane, et Hanoune Louiza qui ont comparu devant le tribunal, assistés par leurs avocats et par défaut à l’encontre des nommés Nezzar Khaled, Nezzar Lotfi, et Benhamdine Farid, en fuite hors du territoire national. Pour rappel, les accusés sont poursuivis pour des faits commis dans une enceinte militaire, la résidence Dar El Afia, et qualifiés par la loi de crimes de complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité militaire et de complot contre l’autorité de l’Etat, faits prévus et réprimés respectivement par l’article 284 du Code de la justice militaire et 78 du Code pénal.
L’accusé Tartag Athman, ayant refusé d’assister à l’audience, le tribunal a fait application des dispositions légales relatives au refus de l’accusé de comparaitre.Après règlement des incidents des procédures, le président du tribunal a fait donner lecture des chefs d’accusation pour lesquels les accusés sont poursuivis et a rappelé que la loi donne le droit aux inculpés de déclarer et d’utiliser tous les moyens qui sont utiles à leur défense.En présence des avocats, le président du Tribunal a procédé aux interrogatoires des accusés et à l’audition des témoins.
Dans ses réquisitions, le procureur militaire de la République a requis en application de la loi la déclaration de culpabilité des inculpés et leur condamnation à la peine de vingt (20) années de réclusion criminelle. En conformité avec la loi, les accusés et leurs avocats ont été entendus dans leurs défenses et ont eu la parole les derniers.Après délibérations, le tribunal militaire a repris l’audience publique et a rendu son jugement.Le Tribunal a déclaré les accusés coupables des faits qui leur sont reprochés et a condamné à 15 ans de réclusion criminelle Saïd Bouteflika, Mohamed Mediene, Athmane Tartag et Louisa Hanoune tandis que Khaled Nezzar et son fils Lotfi ainsi que leur associé Farid Benhamdine ont été condamnés par défaut à 20 ans de réclusion criminelle. Selon les déclarations de leurs avocats, les condamnés ont décidé d’interjeter appel de la sentence devant la Cour militaire d’appel.
Même si les faits reprochés aux condamnés revêtent un caractère pénal indiscutable, les observateurs s’interrogent sur la dimension politique du timing du procès qui s’est déroulé une semaine après la convocation du corps électoral et l’accélération du processus de préparation des élections présidentielles prévues pour le 12 décembre prochain. Pour les observateurs politiques, il ne fait aucun doute que la condamnation des dirigeants de l’ancien régime dans ce contexte précis devrait contribuer à neutraliser leurs partisans au sein de l’ « Etat profond » et dans la société civile qui seraient tentés de recourir au sabotage de l’opération électorale. Les mêmes observateurs concluent qu’après la condamnation des principaux responsables de l’ancien régime devrait être suivie de l’accélération de l’épuration des appareils de l’Etat des cadres qui ont été nommés par Saïd Bouteflika et Mohamed Mediene.
Mohamed Merabet