60e anniversaire de l’indépendance : L’armée algérienne défile à Alger
L’Armée nationale populaire (ANP) a effectué, ce mardi 5 juillet, un défilé militaire à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance, sous la supervision du président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune et du chef d’état-major de l’ANP, le Général d’Armée Saïd Chanegriha.
Le défilé militaire organisé à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance nationale est en soi un évènement dans la mesure où l’Algérie n’a pas organisé ce genre d’exercice depuis plus de trente ans et ce, pour des raisons liées notamment à l’insécurité engendrée par l’activité des groupes terroristes. Le défilé de cette année devrait envoyer au moins deux messages. Le premier a trait à la stabilité retrouvée par la liquidation des derniers groupes terroristes qui sévissaient sur le territoire national et qui ont été obligés de se redéployer à l’extérieur des frontières sud du pays. Le second message s’adresse directement à toutes les parties étrangères qui seraient tentées de porter atteinte à l’intégrité et à la sécurité de l’Algérie. Les Algériens ont pu découvrir à l’occasion de ce défilé historique les armements et autres équipements que les différents corps de l’armée algérienne ont acquis durant ces quinze dernières années et qui s’inscrivent dans le cadre du processus de modernisation auquel s’est attelé le commandement de l’ANP. Les Algériens ont pu également découvrir l’autre facette de ce processus de renouvellement et de modernisation à savoir la jeunesse des cadres qui sont appelés à utiliser ces équipements sophistiqués et qui sont sortis pour la plupart de Grandes Ecoles que ce soit en Algérie ou à l’étranger. Si le détachement des chasseurs-bombardiers Su 30 MKA a été sans doute la vedette de ce défilé, les Algériens ont pu également voir à l’oeuvre d’autres vecteurs de l’armée de l’air algérienne : chasseurs Mig 29M et bombardiers tactiques Su 24MK et même un détachement de trois légendaires Mig 25 qui ont volé sans doute pour la dernière fois dans le ciel algérien avant leur retrait du service.
La défense aérienne du territoire (DAT), quant à elle, a fait défiler ses systèmes longue portée S300 PMU2. En mer, les bâtiments des Forces navales ont participé au défilé avec en tête le BDSL Kalaat Beni Abbès suivi d’une frégate Meko A200, de deux corvettes C28A et de deux chasseurs de mines. Mais c’est l’apparition de deux sous-marins Kilo 636 qui a constitué le must de ce défilé. Les équipements modernes des Forces terrestres n’étaient pas en reste puisque les présents ont pu admirer les chars T90 et les redoutables véhicules blindés BMPT (Terminator) ainsi que les pièces d’artillerie moderne acquises récemment par l’armée algérienne. Le « mini-Terminator » monté par les ingénieurs de la BCL de Beni Mered (Blida) sur le châssis du vieux char T-62 est apparu pour la première fois. Mais avant le défilé des armements et autres équipements électroniques comme les radars, les Algériens ont pu apprécier le défilé des pelotons constitués par les élèves-officiers de l’Académie militaire inter-armes de Cherchell suivis des élèves de l’Ecole des Cadets de la nation de Blida, des élèves de l’Ecole Polytechnique militaire de Borj el Bahri, des élèves de l’école aéronautique de Dar eL Beida, des élèves de l’école de la défense aérienne de Reghaïa et des élèves de l’école navale de Tamenfoust A noter que le passage d’un détachement des Forces spéciales a été particulièrement remarqué et salué par les personnalités présentes à la tribune officielle.
Certes, ce défilé aura laissé sur leur faim les connaisseurs qui s’attendaient à voir le système anti-aérien S400 et les missiles sol-sol Iskander et sol-mer CM-302 acquis récemment par l’armée algérienne. Si l’absence de ces deux derniers missiles au défilé reste incompréhensible, l’absence des S400 risque de relancer la discussion sur la possession de ce système par l’Algérie dans la mesure où aucune source officielle russe ou algérienne n’est venue confirmer cette information. En tout état de cause, le commandement de l’armée algérienne a ses raisons s’il n’a pas jugé nécessaire d’exposer certains armements même si on peut penser que le souci de dissuasion qui guide la doctrine de défense nationale devrait justement inciter à montrer des échantillons de l’arsenal à caractère dissuasif de l’ANP quitte à garder secret le nombre réel de pièces acquises.
A. Boussouf