Hollande évoque les massacres des Pieds-noirs et des harkis
Le président français s’est permis une nouvelle provocation à l’encontre de l’Algérie. Après avoir appelé ses concitoyens à être fiers de leur pays à l’occasion de la journée du 8 mai, il vient de rééditer en appelant à reconnaître aussi les massacres des Pieds-noirs et des harkis. Les déclarations provocatrices de François Hollande sont d’autant plus surprenantes qu’il avait laissé une bonne impression lors de sa venue à Alger pour une visite d’Etat quand il a publiquement reconnu les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien, en citant «les massacres de Sétif, de Guelma et de Kherrata» qui «demeurent ancrés dans la mémoire et dans la conscience des Algériens», tout en dénonçant un système colonial «profondément injuste et brutal». Et maintenant, il évoque «les massacres» de harkis au lendemain de la signature des accords d’Évian le 19 mars 1962.
Les propos de François Hollande constituent «un geste envers les pieds noirs et les harkis» ainsi qu’une «ébauche de mea culpa», après que le Président français ait choisi la date du 19 mars pour commémorer la guerre d’Algérie, selon le quotidien français Le Figaro. Dans un entretien à France Culture, François Hollande a déclaré : «Quand je dis les drames, c’est aussi bien ce qu’il s’est passé à travers la répression, la torture, et ce qu’a été une somme de violences à l’égard du peuple algérien qui était colonisé (…). Mais il y a aussi des massacres qui ont eu lieu. Quand on parle du 19 mars, on sait que c’est la fin de la guerre d’Algérie, mais c’est aussi le début d’un certain nombre de massacres, dont les pieds noirs ou les harkis ont été victimes».
C’est la première fois qu’un officiel français de haut rang parle des exactions commises par des Algériens alors que c’était l’apanage de la droite et de l’extrême et certains historiens proches de cette mouvance politique. Selon les observateurs, cette sortie médiatique du président français est à mettre au compte de la campagne présidentielle française qui a débuté bien avant l’heure mais elle peut tout aussi bien s’expliquer par le contexte de tension politique entre Paris et Alger. La déclaration de François Hollande s’apparente ainsi à une pression diplomatique supplémentaire en vue d’amener le gouvernement algérien à se soumettre à la volonté française de garder un statut privilégié en Algérie aussi bien sur le plan économique que sur les autres plans politique et culturel.