Abandon de l’arabe pour l’enseignement des matières scientifiques
Selon une source ministérielle citée par le quotidien Echorouk, le projet de réforme de l’épreuve de baccalauréat que compte déposer la ministre de l’éducation nationale, Nouria Benghebrit, comprend l’abandon de l’enseignement des matières scientifiques en langue arabe. Désormais, ces matières (mathématiques, sciences naturelles et sciences physiques) seront enseignées en français au lycée. Ce faisant, Nouria Benghebrit et ses collaborateurs ne font que copier la réforme que vient de décider cette année le ministère marocain de l’éducation nationale. Les arguments invoqués par les conseillers de Benghebrit avec à leur tête Djamel Benramdane, pour justifier ce changement, sont contradictoires. D’une part, ces conseillers estiment que les élèves algériens ont un sérieux handicap en français d’où la nécessité de renforcer l’enseignement de cette langue et de l’autre ils voudraient enseigner les matières scientifiques dans cette langue pour élever le niveau de réussite dans ces matières au baccalauréat..
En cas d’approbation du projet de réforme de l’examen du baccalauréat et les différentes propositions par le gouvernement, il entrera ainsi en vigueur à compter de la prochaine session du BAC 2017. Le département de Nouria Benghebrit s’efforce d’imposer la proposition portant sur l’enseignement des matières scientifiques en français au lieu de la langue arabe. Les mêmes sources affirment également que la tutelle œuvre à ce que les matières portant sur l’identité nationale soient considérées comme modules facultatifs au BAC, à savoir l’histoire et géographie, l’éducation civique, l’éducation islamique et la langue amazighe tout en se concentrant sur les matières essentielles. Toujours selon le quotidien Echorouk, ladite proposition a été adoptée par l’ensemble des syndicats, à l’exception du Cnapeste et l’Unpef qui ont plaidé pour le maintien de toutes les matières, tout en proposant de réduire le volume horaire des épreuves du bac pour procéder progressivement à la réduction du nombre de jours d’examen.
Selon les observateurs, cette réforme du baccalauréat qui s’inscrit dans le cadre d’une réforme plus globale des programmes est à mettre au compte d’un plan dicté par un groupe qui obéit à des motivations idéologiques tendant à remettre en question la politique d’arabisation décidée dans les années 70 par le défunt président Boumediene mais qui n’a jamais rencontré les faveurs d’une bureaucratie francophone qui a tout fait pour la saboter dans les faits. L’application inconséquence de l’arabisation comme le fait d’avoir arabisé l’enseignement des matières scientifiques au lycée tout en maintenant l’enseignement de ces matières en français à l’université a créé un système incohérent avec de graves déperditions. Pour les observateurs, l’intérêt pédagogique aurait été soit d’arabiser tout le cycle d’enseignement supérieur soit d’opter pour l’enseignement de la médecine et des sciences physiques dans la première langue scientifique à l’échelle mondiale, à savoir l’anglais. Le fait que Benghebrit et ses conseillers veuillent revenir au français ne relève, selon les observateurs, d’aucun souci pédagogique mais reflète seulement le complexe de colonisé qui habite ces élites complètement aliénées qui continuent à croire que la France est le centre du monde.