Les défis de la révolution cubaine après la disparition de Fidel Castro
Au lendemain de la disparition du père de la révolution cubaine, Fidel Castro, les observateurs et les diplomates s’interrogent sur l’avenir de Cuba. Certes, Fidel Castro ne dirigeait plus les affaires du parti communiste et de l’Etat cubain depuis une dizaine d’années. Dès l’annonce publique de sa maladie, en 2006, il a préféré remettre le pouvoir entre les mains de son frère, Raoul. Malgré son âge avancé, 85 ans, ce dernier est arrivé tant bien que mal à assurer une transition dans la stabilité politique et institutionnelle. Mais la crise économique et sociale par laquelle passe l’île n’est pas sans conséquences sur la stabilité du pays. La nouvelle direction cubaine s’est engagée dans des réformes allant dans le sens d’une ouverture économique relative mais la mainmise du parti communiste es toujours mal vue par l’opposition établie en Floride et ses protecteurs américains.
Cuba a toujours souffert de l’embargo américain qui dure depuis plus de cinquante ans. Mais tant que le bloc soviétique était sur pieds, les conséquences de cet embargo étaient compensées par la coopération des alliés socialistes. Depuis l’effondrement du bloc soviétique, la situation économique de Cuba a empiré. Obligée de compter sur ses seules ressources, le pays a tenté de tenir tant bien que mal. Durant les dernières années, l’Administration Obama a fait quelques pas dans le sens d’une levée partielle de l’embargo. Même si ce geste n’était pas suffisant, les observateurs et les diplomates craignent désormais que l’arrivée au pouvoir de Donald Trump risque de mettre en cause le tournant diplomatique opéré par le président Barack Obama.
Si le nouveau président américain décide de réviser la politique de son prédécesseur en direction de Cuba, cela ne peut qu’aggraver les pressions économiques et diplomatiques sur ce pays. La direction cubaine n’aura pas beaucoup de choix. Soit elle se renferme sur elle-même au risque d’encourager les tendances subversives soutenues de l’extérieur par l’impérialisme américain, soit elle continue à s’ouvrir à la société civile en comptant notamment sur la coopération avec les autres nations latino-américaines et d’autres pays dans le monde qui aspirent à un monde plus équilibré. Malgré ses propres difficultés intérieures liées tant à la crise pétrolière qu’à la conjoncture géostratégique régionale, l’Algérie, qui partage de nombreuses caractéristiques historiques avec Cuba et qui tente de développer un partenariat avec ce pays notamment dans le domaine de la santé, a un rôle important à jouer. En effet, le réservoir de coopération entre les deux pays dans de nombreux domaines est énorme et il demande à être fructifié dans l’intérêt des deux peuples.