La grève des commerçants dérape dans la wilaya de Béjaïa
L’appel anonyme à la grève générale des commerçants lancé sur les réseaux sociaux a été suivi diversement dans trois wilayas du pays : Béjaïa, Bouira et Boumerdes. Si dans les deux dernières wilayas, la grève n’a pas été suivie dans l’ensemble des communes, dans la wilaya de Béjaïa, la grève semble avoir été suivie plus massivement selon les témoins sur place. Le mot d’ordre de grève a été lancé sur les réseaux sociaux par des parties inconnues sous prétexte de s’opposer aux nouvelles taxes contenues dans la Loi des finances 2017. Malheureusement, la grève a connu des dérapages regrettables dans plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa. De violents affrontements ont opposé des groupes de jeunes casseurs aux forces de l’ordre. On enregistre plusieurs dizaines de blessés des deux côtés. Des bus ont été brûlés, des routes coupées et des citoyens terrorisés par des hordes de nervis à la solde de commanditaires aux motivations politiciennes inavouées. Dans les wilayas de Bouira et de Boumerdes, même si des pressions et des menaces ont été proférées à l’encontre des commerçants pour les obliger à fermer leurs magasins, aucun dérapage sérieux n’a été signalé.
Dans la wilaya de Béjaïa, manifestement, des groupes déterminés à semer le chaos ont profité de ce mouvement de grève sauvage pour provoquer les forces de l’ordre et s’en prendre aux édifices publics. Ce sont ces mêmes groupes qui auraient selon les témoignages de plusieurs commerçants forcé des commerçants à fermer leurs magasins sous peine de subir leurs représailles. Les médias algériens à la solde de la bourgeoisie compradore ainsi que les médias français vont essayer de présenter ce mouvement comme « un mouvement de protestation sociale légitime » qui aurait dérapé à cause de l’intervention des forces de l’ordre. Ce faisant, ces médias vont passer sous silence les anomalies et les violences contenues dès le départ dans ce mouvement réactionnaire. La première anomalie c’est le fait que des commerçants suivent aveuglément un appel anonyme à la grève lancé sur les réseaux sociaux. La deuxième anomalie c’est le fait que des groupes de nervis aient obligé les commerçants récalcitrants à fermer leurs magasins en les menaçant de brûler leurs commerces s’ils ne suivaient pas le mot d’ordre de grève.
Pour rappel, dans la wilaya voisine de Tizi Ouzou, les commerçants ont refusé de suivre le mot de grève pour la raison qu’il a été lancé par une source inconnue. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix se sont élevées contre les tentatives de déstabilisation orchestrées par des forces occultes liées à des groupemlents d’intérêts internes et à des puissances étrangères qui cherchent à utiliser les difficultés socioéconomiques de la conjoncture afin de porter atteinte à la paix civile et à l’unité nationale. En effet, quelles que soient les insuffisances de la Loi des finances 2017 dénoncées à juste titre pa plusieurs organisations, elles n’autorisent pas les dangereux dérapages comme ceux qu’a connus la wilaya de Béjaïa.