L’Algérie abritera fin mars une réunion des pays voisins sur la Libye
Le ministre des Affaires maghrébines, de la Ligue arabe et de l’Union africaine, Abdelkader Messahel, est intervenu sur les ondes de la Radio nationale à propos des efforts déployés en vue de contribuer à la résolution politique du conflit libyen. A cet égard, il a estimé que la multiplication des initiatives diplomatiques sur la Libye risque de nuire au règlement du conflit : « Nous sommes contre la multiplication des initiatives, parce que plus vous multipliez les initiatives, plus vous vous éloignez de la solution », a déclaré le ministre des Affaires maghrébines, de la Ligue arabe et de l’Union africaine, rappelant l’existence d’un processus de dialogue fructueux. « Il y a déjà un accord libyen qui constitue le socle de ce qui est la Libye d’aujourd’hui (…), cet accord peut être révisé, amendé ou amélioré, mais, il reste le socle. Car, insiste-t-il, si cet accord venait à disparaître, il n’y aura plus de légitimité pour les institutions qui en sont nées ».
L’Algérie s’apprête à accueillir vers la fin mars une réunion des pays voisins de la Libye s’inscrivant dans le cadre de la poursuite de ses efforts en vue de rapprocher les positions entre les différentes parties libyennes afin qu’elles parviennent à un règlement politique à la crise libyenne. M. Messahel a relevé, que l’Algérie « jouit d’une crédibilité auprès de tous les partenaires libyens pour deux raisons majeures. La première est liée à (sa position) d’équidistance entre les différentes parties au conflit alors que la deuxième repose sur le principe de la non interférence et la non-ingérence ». Le ministre a souligné que « la solution est une affaire de Libyens, elle doit être basée sur le dialogue direct entre les Libyens qui ont les moyens et les compétences pour s’en sortir à condition qu’il n’ait pas d’interférences dans leurs affaires ». Il met en avant, à ce propos, le rôle central des Nations Unies dans le processus de solution politique à la crise libyenne, rappelant à ce titre la résolution onusienne 2259 qui détermine le rôle des uns et des autres et qui favorise une solution politique et le principe de la non interférence.
Pour tenter de rapprocher leurs positions, de nombreux responsables politiques, nombre de délégations représentant différentes régions de la Libye, des personnalités nationales, des parlementaires et des membres du dialogue inter-libyen ont été accueillis à Alger. Afin de préparer le terrain aux Libyens pour qu’ils réussissent, eux-mêmes, leur transition, les pays voisins n’ont eu de cesse de réfléchir aux moyens d’utiliser au mieux l’option diplomatique conformément à l’accord politique signé le mois de décembre 2015 sous l’égide des Nations unies. Ainsi, les pays voisins, l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte s’étaient réunis récemment à Tunis, une réunion qui a été sanctionnée par une déclaration appelant à l’intensification des efforts pour une sortie de crise à travers le dialogue et le rapprochement entre tous les Libyens. Pour apporter une contribution africaine au processus politique pour le règlement du conflit qui frappe la Libye depuis près de 6 ans, un sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement consacré à la crise libyenne s’était tenue le 25 janvier dernier en République du Congo (APS)