L’Afrique du sud s’apprête à lancer plusieurs centrales nucléaires
En décidant de construire une méga-centrale nucléaire avec le partenaire russe, l’Egypte n’est pas le seul ni le premier africain à se lancer dans l’aventure nucléaire. L’Ethiopie a déjà lancé un projet similaire et l’Afrique du sud caresse l’espoir de relancer son programme nucléaire civil à l’arrêt depuis 2010. En dépit d’une forte contestation et d’une décision de justice annulant un accord passé avec la Russie soupçonné d’avoir été entaché de corruption, le président sud-africain, Jacob Zuma, vient de réaffirmer la volonté de son pays de faire du nucléaire l’une des sources majeures d’électricité dans le cadre au mix énergétique. «Le gouvernement compte poursuivre le programme nucléaire, car l’énergie nucléaire est la forme la plus propre et la plus fiable de mélange énergétique »,a indiqué Jacob Zuma, le président sud-africain avant d’ajouter : «Le programme nucléaire est un investissement dans la sécurité énergétique de l’Afrique du Sud».
L’Afrique du Sud qui possède déjà deux centrales nucléaires, tente de relancer son programme nucléaire civil à l’arrêt depuis 2010. Depuis plus d’un an, le gouvernement Zuma essaie de conduire un programme pour la construction de 6 à 8 réacteurs nucléaires pour un coût estimé à 1 000 milliards de rands, soit quelque 70 milliards de dollars. Dans la poursuite de cet objectif destiné à accroître la capacité électrique du pays, le gouvernement avait lancé un appel d’offres international auquel avait souscrit la Russie, la Chine, la France et la Corée du Sud. Mais en avril dernier, la Haute-Cour du Cap occidental avait bloqué un accord de coopération signé avec la Russie, avec de supposés dessous de table, pour lui octroyer le marché. «Il n’y a pas eu de pré-arrangement avec la Russie», s’est défendu le président sud-africain qui a nié catégoriquement des rétro-commissions russes accordées à des membres de sa famille.
Pour le moment, Jacob Zuma ne serait pas près d’abandonner sa décision. Il compte poursuivre le programme nucléaire civil qui devrait venir compenser la pénurie d’électricité. Mais les détracteurs du projet soulignent que la poursuite de ce projet pourrait mettre à mal les finances publiques. Pire, ils s’interrogent même sur le fait que le gouvernement n’ait pas choisi des sources d’énergies plus vertes que le nucléaire et les dangers auxquels il expose. Pour rappel, dans le cadre de son programme nucléaire civil, l’Afrique du Sud a signé, en 2014, des accords intergouvernementaux avec cinq pays justement : la Russie, la France, la Chine, la Corée du Sud et les Etats-Unis. Et après sa mésaventure judiciaire, le gouvernement s’engage à faire les choses selon les règles de l’art. «Nous nous engagerons à signer de nouveaux accords avec les cinq pays et à les déposer dans un délai raisonnable au Parlement», indique le ministère.