Désavoué par la présidence, Ouyahia sera-t-il bientôt poussé vers la sortie ?
L’annulation par la présidence de la république des projets de privatisation des entreprises publiques n’a pas fini de livrer ses secrets. S’agit-il d’une suspension de l’application des mesures décidées par le gouvernement dans l’attente de la réunion des conditions appropriées ou d’un revirement pur et simple auquel cas c’est toute la politique économique du gouvernement Ouyahia qui se trouve mise en cause ? Pour les observateurs, cette annulation constitue un véritable camouflet pour le premier ministre, Ahmed Ouyahia. En effet, les mesures de privatisation décidées dans le cadre de la dernière Tripartite constituaient un des axes de la nouvelle politique économique prônée par le gouvernement.
La politique économique du gouvernement Ouyahia a fait l’objet récemment de critiques virulentes émanant de personnalités réputées proches du cercle présidentiel, à l’instar de l’ancien ministre de l’énergie, Chakib Khelil ou de l’actuel secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes. Ces critiques pouvaient être interprétées comme un signe que l’actuel premier ministre ne bénéficie plus de la confiance absolue de la présidence de la république mais avant l’annulation des mesures de privatisation, rien ne pouvait confirmer officiellement cette interprétation.
Les observateurs s’interrogent maintenant sur la suite des évènements. L’annulation des mesures de privatisation augure-t-elle d’un futur divorce entre la présidence et le premier ministre ? Ce dernier connaîtra-t-il bientôt le sort de son prédécesseur ? Si oui, quelle sera sa nouvelle fonction étant entendu qu’il reste un pion important dans le jeu des équilibres du système ? Pour rappel, Ahmed Ouyahia a déclaré que si Abdelaziz Bouteflika se présentait aux élections de 2019, il ne se présenterait pas personnellement, ce qui laisse entendre que dans le cas contraire, il se verrait bien dans le costume du futur locataire d’El Mouradia. Mais outre son impopularité dans la société algérienne, Ahmed Ouyahia ne semble pas bénéficier de la confiance de tous les cercles de pouvoir qui ont leur mot à dire pour cette échéance.