Le MSP ne se fait aucune illusion sur la présidentielle de 2019
Dans une récente déclaration relative à la préparation du 7eme congrès de son parti prévu en mai prochain, Abderrazak Mokri a indiqué que le MSP « souhaite faire de la prochaine présidentielle, en 2019, une station de consensus national ». Cette déclaration fait suite à une déclaration précédente dans laquelle le leader du MSP insiste sur l’échéance des prochaines législatives de 2022 qui pourraient annoncer le retour du MSP au gouvernement. Le leader du MSP n’a pas caché son optimisme quant à la possibilité pour son parti de sortir vainqueur du scrutin 2022 pour peu qu’il s’en donne dès à présent les moyens.
Les déclarations de M. Mokri n’ont pas manqué d’être interprétées par les observateurs comme un aveu que la prochaine échéance présidentielle de 2019 ne présente aucun intérêt politique pour le MSP. En effet, si M. Mokri semble plus intéressé par l’échéance des législatives de 2022 que par la présidentielle de 2019, c’est qu’il est persuadé qu’il ne sert à rien de compter sur une présidentielle dont tout le monde connaît par avance l’issue dès lors que les décideurs ont fait leur choix.
La dernière sortie du secrétaire général du FLN appelant le président Bouteflika à briguer un cinquième mandat confirme la lecture des évènements faite par le leader du MSP. Une lecture assez réaliste selon les observateurs qui estiment que le fait que le MSP ne soit pas dupe des jeux au sommet du pouvoir concernant la prochaine échéance présidentielle est une preuve de maturité politique. Alliée à un travail d’occupation méthodique du terrain politique, cette maturité pourrait aider ce parti, un des rares sur le scène algérienne à échapper au contrôle de l’Administration, à mieux se repositionner sur l’échiquier politique dans la perspectives des législatives de 2022.