L’OPEP et la Russie décident une baisse de la production pétrolière
L’Opep et ses partenaires dont la Russie ont décidé vendredi une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils par jour (mbj) dans l’espoir de redresser les cours, a annoncé le ministre irakien du Pétrole Thamer Abbas al-Ghadhban à l’issue d’une réunion à Vienne. « Nous allons réduire de 1,2 million de barils par jour au total » la production, a-t-il déclaré à la presse. Il a précisé que cette réduction serait portée à hauteur de 800.000 barils quotidiens par les quatorze pays de l’Opep et de 400.000 par ses dix partenaires dont la Russie.
Cette baisse sera calculée à partir des niveaux de production d’octobre et fera l’objet d’un examen d’étape en avril, a précisé un porte-parole de la réunion, Tafal al-Nasr. Cette réduction, correspondant à un peu plus de 1% de la production mondiale, est destinée à enrayer la chute des cours, qui ont dévissé de 30% en deux mois dans un contexte de surproduction chronique. L’Opep et ses alliés assurent environ la moitié de la production mondiale de brut et sont liés par un partenariat depuis deux ans.
A la veille de la réunion des pays producteurs de pétrole, le président américain Donald Trump avait exhorté mercredi l’Opep à maintenir sa production à un niveau élevé afin de ménager les consommateurs. Le président américain a cru exploiter la conjoncture diplomatique délicate par laquelle passe l’Arabie saoudite à la suite de l’assassinat du journaliste saoudien à Istanbul pour faire pression sur ce pays dont l’influence sur les décisions de l’Opep reste déterminante. Manifestement, les pressions américaines ont échoué, Riad a pu à la dernière minute compter sur le soutien pragmatique de son nouveau partenaire russe qui cherche à exploiter la crise entre Riad et les capitales occidentales pour consolider sa position dans la région du Moyen Orient. Pour l’Algérie, qui venait de recevoir deux jours auparavant le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane, la baisse annoncée de la production pétrolière est une bonne nouvelle. Pour rappel, lors de cette même réunion de Vienne, le ministre algérien de l’énergie, Mustapha Guitouni, a élu vice-président de l’OPEP.