Gaïd Salah s’attaque aux « ennemis de l’intérieur et de l’extérieur »
En marge de sa visite de travail à la 5e Région militaire (Constantine), le vice-ministre de la défense nationale et chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a évoqué la conjoncture actuelle marquée par la campagne pour l’élection présidentielle. Contre les discours alarmistes de ceux qui ne voient que les aspects négatifs et ne se donnent pas la peine de voir ce que l’Algérie a réalisé en matière de développement depuis son accession à l’indépendance, M. Gaïd Salah a rappelé : « Il est impossible d’omettre toutes ces réalisations et tous ces acquis, que personne ne peut négliger, sauf les ingrats dont les desseins sont hostiles et les discours sont pleins de haine, qui ne mesurent nullement le poids de la stabilité et de la sécurité de l’Algérie, et ne considèrent aucunement le devenir du peuple algérien combattant, qui a su déjouer toutes les manœuvres et manigances, et faire face à l’hostilité de certains ennemis de l’intérieur et de l’extérieur, et j’insiste ici sur l’expression « ennemis de l’intérieur et de l’extérieur », aspirant à faire de l’Algérie et de son peuple, qui est et restera attaché à l’esprit de Novembre en tant que doctrine et source d’inspiration, les otages de leurs intérêts abjects et de leurs ambitions sordides »
Cependant, ces « ennemis de l’intérieur et de l’extérieur » visés par le chef de l’armée algérienne n’arriveront pas selon lui à tromper la vigilance du peuple algérien. « Un peuple d’une telle conscience et d’un tel discernement, n’a jamais été et ne pourra être une proie facile entre les mains de ceux qui se nourrissent de rêverie et d’illusion, qui sont prêts à vendre la sécurité de leur pays et la stabilité de leur patrie au prix de leurs intérêts, sacrifiant, sans scrupule, l’Algérie et le futur de son peuple ». Pour les observateurs, il ne fait aucun doute que le chef d’état-major de l’ANP vise directement les opposants au cinquième mandat du président Bouteflika. Certains verront dans ce discours virulent une attaque directe contre le candidat Ali Ghediri dont la médiatisation excessive et le sponsoring politico-financier dont il bénéficie indiquent que sa candidature s’inscrit bien dans un projet soutenu par des cercles étrangers bien connus et visant à faire dévier l’Algérie de sa ligne souverainiste sous le slogan fallacieux de l’instauration d’une « seconde république ».
Pour les observateurs, les attaques du chef de l’armée contre les « ennemis de l’intérieur et de l’extérieur » dans cette conjoncture particulière démontre que le souci de continuité et de stabilité a poussé le commandement de l’armée à se ranger derrière l’option du cinquième mandat du président Bouteflika. Sans nul doute, l’opposition et les divers médias à la solde du milliardaire Rebrab vont se saisir de cette intervention publique du général Gaïd Salah pour dénoncer une soi-disant « ingérence » de l’armée dans le champ politique. Cependant, pour les observateurs, en intervenant de la sorte dans le débat politique, le commandement de l’armée n’a nullement enfreint son devoir de réserve constitutionnelle dans la mesure où il s’agit de défendre la stabilité de l’Etat algérien et son intégrité contre des menées téléguidées de l’extérieur. En défendant la stabilité de l’Etat algérien qui demeure le principal facteur de la sécurité, de l’intégrité et de l’unité nationale, l’armée reste pleinement attachée au cadre de ses missions et prérogatives constitutionnelles.
Mohamed Merabet