L’opposition cherche à unifier ses rangs contre le cinquième mandat
Face à la perspective du cinquième mandat du président Bouteflika que rien ne semble arrêter désormais, des partis d’opposition cherchent à trouver une parade sous la forme soit d’un boycott ou d’une participation unifiée avec une candidature unique. A cet effet, le leader du Front pour la justice et le développement (FJD) Abdallah Djaballah a invité les dirigeants des autres formations de l’opposition algérienne à se réunir à Constantine le mercredi prochain. On ne sait pas encore si les leaders concernés ont accepté ou non l’invitation. Les observateurs s’interrogent sur les chances de l’initiative politique lancée par le leader islamiste Abdallah Djaballah. L’opposition algérienne est divisée. Des partis comme le FFS et le RCD ont déjà annoncé le boycott de l’élection présidentielle. Le MSP d’Abderrzak Makri et le parti Talai el Houriet de Ali Benflis ont annoncé leur participation. Comment pourront-ils s’entendre à supposer qu’ils répondent par l’affirmative à l’invitation de A. Djaballah ?
Les observateurs rappellent que ce n’est pas la première que l’opposition cherche à unifier ses rangs contre le système mais en vain comme l’illustre l’expérience avortée de la CNLTD. De son côté, le mouvement Mouwatana tente d’organiser sur le terrain une protestation contre le cinquième mandat mais sans grandes perspectives de réussite étant donné la faiblesse de ce mouvement et les divisions internes apparues en son sein depuis que sa porte-parole, Zoubida Assoul, qui est par ailleurs présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP) a décidé de soutenir la candidature de Ali Ghediri.
Par ailleurs, l’idée d’une candidature unique de l’opposition pour l’élection présidentielle a déjà été proposée il y a quelques mois mais en vain. A part l’opposition au cinquième mandat du président Bouteflika, les partis de l’opposition algérienne ont très peu de choses en commun. Qu’est-ce qui pourrait unir le RCD et le MSP ? Les partis de l’opposition algérienne, qu’ils soient « démocrates » ou « islamistes », ont plus de choses en commun avec une fraction du pouvoir qu’avec d’autres partis d’opposition. A titre d’exemple, le RCD est plus proche d’Ahmed Ouyahia et Nouria Benghabrit que de Abderrazak Makri. Et c’est ce qui complique le jeu politique en Algérie.
Mustapha Senhadji