Le crash d’un Su-24 repose la question du remplacement des bombardiers de l’AAF
Le crash d’un bombardier tactique Su-24 MK2 appartenant aux Forces aériennes algériennes (AAF) à Tiaret est avant tout un triste accident comme il y en a régulièrement dans toutes les armées du monde. Mais ce crash repose selon les observateurs spécialisés dans les questions militaires la question de la nécessité de remplacer le parc de bombardiers tactiques que possède actuellement l’armée algérienne. Pour rappel, l’AAF dispose actuellement de moins d’une vingtaine de bombardiers Su-24 MK2 qui opèrent dans le cadre de la 4e escadre de pénétration et d’appui basée à Laghouat. Ces appareils ont été acquis par l’Algérie en 2000. Ces appareils n’étaient pas neufs lorsqu’ils ont été achetés par l’armée algérienne. Avec des cellules datant de près de 30 ans, les risques d’accident risquent de se multiplier.
Conscient de ce problème, le commandement de l’armée de l’air algérienne a pensé remplacer graduellement cet appareil par l’acquisition du bombardier tactique Su-32, version export du Su-34 qui est le remplaçant du Su-24 au sein de l’armée de l’air russe. En 2017, des sources russes ont révélé que l’armée algérienne aurait commandé une douzaine de Su-32, provoquant ainsi une série de réactions hostiles dans les médias occidentaux que l’acquisition de cet appareil par l’armée algérienne semblait déranger au plus haut point. Mais d’autres sources sont venues démentir plus tard cette information en alléguant que l’armée algérienne aurait émis des réserves sur les modifications apportées à la version export de cet appareil et aurait exprimé son souhait d’acquérir une version aussi proche que possible du Su-34 en service au sein de l’armée de l’air russe.
Aucune information officielle n’a circulé sur le sujet aussi bien du côté russe que du côté algérien. Pour certains observateurs, le retard pris par l’armée algérienne dans l’acquisition du nouveau bombardier tactique russe s’expliquerait par le débat en cours sur l’utilité d’un avion dédié spécialement au bombardement. En effet, certains experts estiment que l’avion multi-rôles Su-30 MKA, dont l’armée de l’air algérienne dispose d’une soixantaine d’exemplaires, pourrait servir aussi bien à des missions d’interception et de supériorité aérienne qu’à des missions de bombardement de cibles terrestres et navales. Pour d’autres experts, en revanche, le Su-30 MKA ne saurait remplacer un avion spécialisé dans la pénétration et l’attaque à basse altitude comme le bombardier Su-24 ou son remplaçant le Su-34.
A. Boussouf