Le président Bouteflika présentera sa démission avant le 28 avril
Dans un communiqué de la Présidence de la république, nous apprenons que le président Bouteflika présentera sa démission avant le 28 avril, comme nous l’avions annoncé. « La nomination du nouveau gouvernement en date du 31 mars 2019 par son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, sera suivie par d’importantes décisions qu’il prendra, conformément aux dispositions constitutionnelles, à l’effet de permettre d’assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’Etat durant la période de transition qui s’ouvrira à la date à laquelle il décidera sa démission », précise la même source. »Ladite démission du président de la République interviendra avant le 28 avril 2019, date de la fin de son mandat électif », ajoute le communiqué.
Ce communiqué va sans doute alimenter les commentaires des observateurs et analystes politiques. Le président Bouteflika et son entourage ont-ils fini par admettre que c’est fini pour eux et qu’il vaut mieux qu’ils partent dans l’intérêt du pays ? L’appel de l’armée en faveur de l’application des articles 7, 8 et 102 a-t-il contribué à mettre la pression sur le clan présidentiel ? Mais une petite phrase dans le communiqué risque d’alimenter l’interrogation des observateurs : « La nomination du nouveau gouvernement…sera suivie par d’importantes décisions…à l’effet de permettre d’assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’Etat durant la période de transition« . Les observateurs qui connaissent bien les hommes influents du clan présidentiel, leurs réseaux à l’intérieur et à l’extérieur, ne croient pas qu’ils vont accepter de partir sans problèmes à moins d’être contraints et forcés par le commandement de l’ANP.
Il n’est pas impossible qu’avant de partir, le clan Bouteflika tente une dernière manoeuvre diabolique pour tenter de piéger l’état-major de l’ANP et se venger ainsi à la fois du peuple et de l’armée. Cette crainte est confortée par une information indiquant que c’est Saïd Bouteflika qui aurait rédigé le communiqué annonçant la prochaine démission du président de la république et ce, pour parasiter l’opération lancée par la Justice algérienne, avec l’encouragement du commandement de l’ANP, contre les hommes d’affaires soupçonnés d’avoir dilapidé l’argent public. L’état-major sera appelé dans les prochains jours à surveiller de près tout ce qui se trame dans les coulisses du pouvoir informel et anticonstitutionnel qui a pris en otage les institutions de l’Etat avec le soutien actif de la France.
Mohamed Merabet