Les réseaux sociaux s’enflamment contre l’ingérence du parlement européen
Dans une déclaration maladroite, dont l’objectif était censé soutenir le Hirak populaire en Algérie, la vice-présidente de la Commission des droits de l’Homme au parlement européen, la socialiste belge francophone Maria Arena, est allée trop loin puisqu’elle s’est permis de remettre en question les élections présidentielles prévues pour le 12 décembre prochain en Algérie. En effet, autant on peut comprendre que l’eurodéputée belge puisse s’exprimer sur le mouvement social en faveur de la démocratie en Algérie et sur la nécessité pour l’Etat algérien de respecter ses engagements internationaux en matière de respect des droits humains autant il est pour le moins curieux qu’une responsable européenne se mette à soutenir les forces anticonstitutionnelles, au demeurant minoritaires au sein de la société algérienne, qui cherchent par tous les moyens à empêcher le scrutin populaire sous des prétextes fallacieux.
L’ingérence déplacée de l’eurodéputée belge n’est pas passée inaperçue. Sur les réseaux sociaux, de nombreux Algériens se sont attaqués à l’eurodéputée qu’ils ont accusée de faire dans « le deux poids, deux mesures » et en lui conseillant de s’occuper d’abord de la violation des droits humains en Europe, notamment ceux des « gilets jaunes » qui sont régulièrement tabassés par la police française. Officiellement, aucune réaction n’a été enregistrée de la part des autorités algériennes et plusieurs voix se sont élevées pour appeler le Ministère des affaires étrangères à convoquer le représentant de l’Union européenne à Alger. Seul le groupe parlementaire regroupant les partis El Adala, El Bina et Ennahda (islamistes) a exprimé dans un communiqué public sa réprobation contre l’ingérence du parement européen dans les affaires algériennes.
Les observateurs au fait de ce qui se passe dans les coulisses du parlement européen ne sont pas étonnés par l’intervention de l’eurodéputée belge francophone et rappellent à cet effet plusieurs explications. C’est un secret de polichinelle que la France voit d’un mauvais oeil l’évolution actuelle en Algérie marquée par l’affaiblissement de ses alliés au sein de l’Etat algérien. Pour ne pas compliquer encore davantage ses relations avec l’Algérie, le gouvernement français est obligé de faire profil bas. Il est obligé, dans ces conditions, de recourir à la sous-traitance politique via une eurodéputée belge francophone. Cette dernière, Maria Arena, est par ailleurs connue pour appartenir à un lobby socialiste belge hostile à l’Algérie. En 2012 et en 2013, elle a animé une campagne politique au sein du sénat belge, aux côtés de deux sénateurs belgo-marocains, Fatiha Saidi et Hassen Boucetta, contre l’Algérie en se servant du dossier à caractère humanitaire des Marocains expulsés d’Algérie en 1976. Les observateurs évoquent par ailleurs le rôle sournois joué, dans les coulisses du Parlement européen, par des militants du FFS, un parti connu pour ses appels répétés à l’ingérence étrangère en Algérie.
Mustapha Senhadji