Pourquoi le pouvoir a transféré Haddad et Tahkout vers les prisons de Tazoult et Babar ?
Le prévenu Ali Haddad, qui purge une peine d’emprisonnement de 18 ans ferme pour des affaires liées à la corruption, a été transféré de la prison d’El Harrach (Alger) vers celle de Tazoult (Batna), a-t-on appris mercredi de source judiciaire. De son côté, le prévenu Mahieddine Tahkout, condamné quant à lui à 16 ans de prison ferme pour des affaires similaires, a été transféré vers l’établissement carcéral de Babar dans la wilaya de Khenchela, ajoute la même source.
Plusieurs observateurs se sont interrogés sur les raisons qui ont poussé les autorités à transférer ces détenus vers d’autres prisons situées à l’intérieur du pays. La première raison qui vient à l’esprit de ces observateurs est liée bien évidemment aux risques de contamination par le coronavirus dans la prison surpeuplée d’El Harrach. Après le décès de l’ancien ministre des télécommunications, Moussa Benhamadi, qui était détenu dans cette prison, le pouvoir ne veut pas être accusé d’avoir organisé la mort de ces milliardaires qui symbolisent l’ancien régime corrompu. Cependant, les observateurs avancent une autre raison. Ali Haddad et Mahieddine Tahkout seraient soupçonnés par le pouvoir de continuer -derrière les barreaux- de se servir de leur fortune pour fomenter des complots et provoquer des troubles. Dans son dernier discours, le président Tebboune a explicitement mis en cause des milliardaires détenus sans les citer nommément.
Si l’implication de plusieurs personnalités actuellement détenues dans des complots contre la sûreté de l’Etat n’est pas à exclure, des observateurs ont fait remarquer que ces personnalités sont loin d’être les seules à activer dans ce sens. Des milliardaires actuellement en liberté et qui sont beaucoup plus dangereux eu égard à leur fortune et à leurs réseaux internationaux continuent de comploter contre l’Etat algérien en toute quiétude avec la complicité de leurs alliés au sein de l’Administration, en jouant notamment sur le chantage à l’investissement et à la sauvegarde de plusieurs milliers d’emplois en Algérie.
S. Nasri