Des avocats liés à la mafia politico-financière réclament le départ de Belkacem Zeghmati
Le demande de levée de l’immunité parlementaire du député et secrétaire général du RCD, Mohsin Belabbas, pour permettre à la Justice de se pencher sur une affaire de droit commun dans laquelle se trouve impliqué le sieur en question, à savoir le décès dans des circonstances à élucider d’un ouvrier d’origine étrangère qui travaillait clandestinement dans le domicile de M. Bellabas, n’a pas manqué de susciter des remous au sein de la classe politique et dans les médias, largement infiltrés par les sympathisants du courant idéologique représenté par le RCD.
C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre également la levée de bouclier d’un groupe d’avocats de la capitale qui s’en est pris de manière virulente au ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati. Ces avocats ont organisé un sit-in au sein de l’enceinte de la Cour d’Alger et n’ont pas hésité à réclamer le départ du ministre de la Justice. Le prétexte officiel invoqué par ces avocats est la solidarité avec leur collègue et bâtonnier, Abdelmadjid selini, qui avait subi un malaise lors d’une audience publique consacrée au jugement de l’homme d’affaires impliqué dans le dossier du montage de véhicules, Mourad Oulmi. Ce n’est pas un hasard si M. Zeghmati est personnellement visé par la fronde de ces avocats. M. Zeghmati est devenu au fil des mois le symbole de la lutte contre la corruption et les corrompus en Algérie, ces mêmes corrompus qui constituent l’essentiel de la clientèle de ces avocats véreux. A titre d’exemple, l’homme d’affaires et dirigeant du groupe Sovac, Mourad Oulmi, était défendu par pas moins de 40 avocats à l’audience qui s’est déroulée la semaine dernière !
Il faut savoir que le noyau d’avocats qui réclame aujourd’hui le départ de M. Zeghmati est le même qui n’a pas cessé de dénoncer et d’insulter l’ancien chef de l’armée algérienne, le défunt Ahmed Gaïd Salah et de réclamer son départ durant les mois qui ont précédé l’élection présidentielle du 12 décembre dernier. Ces avocats font partie d’un réseau qui comprend des hommes d’affaires, des politiciens et des journalistes qui travaillent en étroite collaboration avec des anciens officiers de l’ex-DRS dissous qui continuent de comploter dans l’ombre pour reconquérir les positions perdues au sein des appareils d’Etat. Le fait que la plupart des médias algériens, y compris publics, aient consacré une couverture disproportionnée à l’évènement montre bien jusqu’à quel point les représentants du « pouvoir parallèle » continuent d’infiltrer l’ensemble des institutions en Algérie et ce, contre la volonté de la majorité populaire qui n’a plus que les réseaux sociaux pour exprimer sa colère et ses positions.
Mustapha Senhadji