Résultats encourageants des cultures stratégiques dans la wilaya d’El Oued
L’introduction de certaines cultures stratégiques ces dernières années, à titre expérimental, dans la wilaya d’El-Oued, à l’instar de la betterave sucrière et de la canne à sucre, ont été couronnées de résultats « encourageants », selon des professionnels locaux qui leur augurent des perspectives « prometteuses » dans le Sud du pays. Les expériences réussies de ces cultures, développées ces dernières années dans différentes régions du Sud du pays, avec l’appui d’agronomes sahariens, ouvrent la voie à la réalisation d’une autosuffisance en produits de sucre, de large consommation, et contribuer à la réduction de la facture d’importation, ont estimé des professionnels et des agronomes à El-Oued, spécialisés dans l’agriculture saharienne. Selon des recherches menées sur le terrain, et à titre d’illustration, la culture d’une superficie de 100.000 ha de betterave sucrière devrait contribuer à atteindre une autosuffisance nationale en sucre, estimée autour de 2,12 millions de tonnes. Le chercheur Ahmed Allali, du département d’agronomie à l’université d’El-Oued, affirme avoir accompagné personnellement cette expérience culturale (betterave) à travers les wilayas du Sud, dont celle lancée depuis 2015 au niveau d’une exploitation agricole de la commune de Kouinine (wilaya d’El-Oued). Une expérience qui a commencé, depuis la saison 2016/2017, à gagner du terrain pour s’étendre à d’autres exploitations dans les communes de Guemmar et Hassi-Khelifa.
Dans l’optique de mettre en valeur la mission des institutions et laboratoires universitaires et instituts agricoles, relevant du ministère de l’agriculture et du développement rural, il a été procédé au choix, la saison dernière, de 15 sites dans la commune d’El-Oued pour mettre en œuvre l’expérience de culture de cinq espèces de betterave sucrière, dont le processus cultural se situe entre les mois de septembre et mars. Les recherches et expériences menées au Sud du pays se sont avérées réussies, à la faveur des conditions favorables au développement de cette filière, notamment les facteurs hydro-édaphiques et climatiques, d’après M. Allali qui fait état d’un rendement pouvant atteindre 90 tonnes/ha pour la betterave, avec un taux de saccharose de 23,3%, plus élevé que la moyenne mondiale établie à 16%. Des résultats « concluants » ont été obtenus sur des terres pourtant à haute teneur en sel (6,4 gr/l), poursuit le chercheur en signalant que la culture de la betterave pourra remédier à la saturation de la terre par la revivification biologique du sol et la lutte contre les maladies édaphiques, permettant, ainsi, la réalisation d’un produit dit ‘’Bio’’. S’agissant de la mobilisation de l’eau pour son irrigation, il a rassuré que la culture industrielle de la betterave nécessite, avec un système de goutte-à-goutte, 10.000 m3 à l’hectare, soit un taux moins que celui mobilisé pour la culture de l’ail et de l’oignon. Et d’ajouter que cette culture peut contribuer, après extraction de la partie verte (80 tonnes/ha), à la production de 200 bottes/ha de résidus fourragers, sachant que l’équivalant (200 bottes/ha) de luzerne, par exemple, consomme près de 2.000 m3 d’eau, a-t-il poursuivi en évoquant aussi des perspectives d’investissement dans ce créneau aux diverses utilisations, dont celles microbiologiques (éthanol, levure et acide citrique).
L’autre segment qui pourrait être développés dans la wilaya d’El-Oued est représenté par la culture de la canne à sucre. En effet, les premiers essais dans ce segment ont donné, l’année dernière, des résultats remarquables au niveau d’exploitations agricoles dans des communes à vocation agricole, a indiqué le secrétaire général de la Chambre de l’Agriculture de la wilaya. La première pépinière de culture de la canne à sucre, la première à l’échelle nationale, a été implantée dans la commune d’El-Magrane (30 km à l’est d’El-Oued), sur initiative d’agriculteurs désirant se lancer dans ce type d’expériences, à l’appui de campagnes de vulgarisation et d’accompagnement assurés par les dispositifs et acteurs du secteur agricole soucieux de diversifier les ressources de l’économie nationale. Selon l’initiateur du projet de la pépinière, Ahmed Abdelkamel Belkherraz, l’idée remonte à 2017 puisant de données et connaissances ayant prouvé le succès du développement de cette variété dans la région d’El-Oued, en suivant les consignes d’un bureau d’études indien spécialisé, et des données fournies par des sessions de formation sur cette culture stratégique, créneau agricole prometteur. Selon M. Belkherraz, l’expérience a donné des résultats probants en régions sahariennes au regard des conditions climatiques favorables pour donner un rendement de 60 quintaux à l’hectare (APS)