Le Maroc utilise pour la première fois un drone dans sa guerre contre les Sahraouis
Le 6 avril 2021, les Forces Armées Royales marocaines ont mené une opération inédite jusqu’ici dans le conflit qui les opoose aux indépendantistes du Front Polisario puisque cette opération a consisté en l’utilisation d’un drone dans l’attaque qui a coûté la vie à un dirigeant sahraoui, Addah Al-Bendir, commandant de la gendarmerie du Front Polisario. Le raid qui s’est déroulé dans la région de Tifariti (Nord-Est du Sahara Occidental) a surpris un détachement du Polisario qui se repliait après une opération contre le « mur de sable » construit par le Maroc avec l’aide des Israéliens.
Si le raid des FAR constitue effectivement une nouveauté, en revanche rien n’indique qu’il s’agit d’un raid effectué par un drone armé comme l’a prétendu la propragande marocaine. En effet, le Maroc ne dispose pas de drones armés, du moins pas officiellement et s’il a commandé il y a quelques moins 4 drones Reaper américains, il faut encore attendre quelques mois, voire quelques années, avant leur livraison. Les FAR disposent de 3 drones Harfang (qui auraient été livrés par la France) et de quelques drones Bluebird également de conception israélienne. Selon le site spécialisé dans les questions aéronautoques et spatiales, Air et Cosmos, « L’hypothèse la plus probable est donc l’utilisation d’un drone MALE Harfang d’Airbus désignant la cible à un avion de chasse grâce à son laser. Si le chasseur demeure inconnu, il pourrait s’agir d’un Mirage F1 MF2000, cet appareil dispose d’un système de communication sécurisé lui permettant d’interagir efficacement avec les Harfang ».
De son côté, le site MenaDefense a écarté les pistes de drones armés chinois et israéliens « Reste la version plausible selon nous, celle évoquée par une source officielle mais anonyme, au magazine Jeune Afrique, celle de la détection par un drone d’observation Harfang de la cible, puis un bombardement effectué de loin par un F-16 marocain. » Même si l’hypothèse de l’utilistion en tandem du drone de reconnaissance Harfang et d’un avion de combat (F16 ou Mirage F1) semble plus réaliste dans l’état actuel des forces dont dispose le Maroc, il n’en reste pas moins qu’il s’agit là d’une opération d’un genre nouveau que le Front polisario devrait désormais intégrer dans ses calculs militaires.
A. Boussouf