Ouverture du procès des assassins du jeune artiste Djamel Bensmaïn
17.11.2022. Le procès des accusés dans le meurtre du jeune Djamel Bensmaïn en août 2021 à Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou) a débuté mardi au Tribunal pénal de première instance de Dar El-Beïda (Alger).
Le juge du Tribunal pénal de première instance de Dar El-Beïda a entamé l’audition de 102 accusés, dont quatre (4) femmes, sur lesquels pèsent de lourdes charges en lien avec le meurtre du jeune Djamel Bensmaïn lors des incendies enregistrés durant l’été de l’année 2021 dans la wilaya de Tizi Ouzou. L’audience a débuté par la convocation des accusés arrêtés et non arrêtés dans des affaires de délits, dont la réception de fonds de l’étranger dans le cadre d’un groupe ou d’une organisation en vue de commettre des actes attentant à la sécurité de l’Etat, à l’unité et à l’intégrité nationale en exécution d’un plan orchestré à l’intérieur du pays et à l’étranger, la production et la diffusion d’enregistrements, l’incitation à un attroupement armé, l’incitation à s’en prendre violemment à des membres de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions, l’incitation au sabotage des biens d’autrui, et la création et l’administration d’un site internet dédié à l’apologie des programmes, idées, actualités, dessins ou images incitant à la discrimination et à la haine dans la société.
L’audience se poursuivra par la présentation des chefs d’accusation, à savoir la commission d’actes terroristes et subversifs contre l’Etat, l’unité nationale et la stabilité et le fonctionnement normal des institutions en semant la terreur au sein de la population et en créant un climat d’insécurité en agressant des personnes, en mettant leur vie en danger et en portant atteinte à leurs biens, ainsi que la participation à un homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Les questions posées aux accusés ont porté sur les circonstances de l’assassinat du jeune Djamel Bensmaïn, concernant notamment l’introduction par effraction dans un poste de police et dans un véhicule de police, le fait d’avoir filmé la victime et scander des slogans de haine, l’appel à l’utilisation de la violence, le lien des accusés avec le mouvement terroriste « Mak » et le lynchage de la victime.
L’élément à retenir de ces premières séances d’un procès tant attendu par l’opinion publique algérienne est que la plupart des accusés entendus se contentent d’avancer la même réponse : ils n’ont rien fait, ils n’ont rien entendu, ils n’ont aucun lien avec le MAK. Tout laisse penser que les accusés ont été bien coachés par leurs avocats et ceux qui se cachent derrière. Les mêmes accusés qui ont reconnu les faits au lendemain de leur arrestation dans des aveux filmés par la télévision nationale et même devant le juge d’instruction sont revenus sur leurs déclarations. Les juges seront obligés de se baser sur les preuves matérielles (enregistrements téléphoniques, présence des accusés sur les scènes filmées du crime, etc.).
Au delà des aspects criminels odieux et révoltants des faits qui seront jugés dans le cadre de ce procès, il reste la question que les médias algériens n’ont pas le courage d’aborder et qui se rapporte au discours raciste et haineux colporté par les militants du MAK et qui constitue une véritable bombe à retardement en Algérie si rien n’est fait pour le contrecarrer sérieusement. La responsabilité politique et morale des autres segments du mouvement berbériste, qui s’autoproclament « démocrates » alors qu’ils n’ont jamais cessé de pêcher dans les mêmes eaux troubles que le MAK (qui soit dit en passant n’est pas descendu du ciel mais provient d’une scission du RCD lequel n’est à son tour qu’une scission du FFS) ne doit pas être occultée.
Mustapha Senhadji