Après le Qatar, le Maroc impliqué dans un scandale de corruption qui éclabousse le parlement européen
16.12.2022. Le Parlement européen à Bruxelles est au coeur d’un vaste scandale de corruption impliquant plusieurs eurodéputés qui auraient reçu de l’argent du Qatar dans le cadre de leurs activités de lobbying illégal. Les médias belges et européens ont fait leur choux gras de cette affaire pour tenter de ternir un peu plus l’image de ce pays écorchée déjà par les informations relatives à des faits de corruption dans le cadre de l’organisation du Mondial 2022 qui se tient au Qatar. Mais voilà que l’enquête judiciaire révèle que le Maroc est aussi impliqué dans cette affaire, ce qui risque de déranger les lobbies politiques et médiatiques qui soutiennent le Makhzen pour des raisons connues de tous.
En effet, le compagnon de l’eurodéputée grecque Eva Kaili, arrêtée dans le cadre de cette affaire Francesco Giorgi, laurait fait des aveux devant a police, puis le juge Michel Claise dans lesquels il reconnaît avoir fait partie d’une organisation utilisée à la fois par le Maroc et par le Qatar dans le but d’intervenir dans les affaires européennes, selon le principal quotidien francophone belge, Le Soir. Le mandat d’arrêt de Francesco Giorgi a été confirmé mercredi par la chambre du conseil de Bruxelles. Dans ses aveux, Francesco Giorgi reconnaît que son rôle dans « l’organisation » était de gérer l’argent liquide versé par les agents qararis et marocains à plusieurs eurodéputés parmi lesquels l’eurodéputé italien (groupe S&D) Andrea Cozzolino et le socialiste belge Marc Tarabella dont le domicile a été perquisitionné samedi soir en présence.
Le Maroc est concerné dans ce dossier de corruption et d’ingérence dans les affaires européennes par son service de renseignements extérieurs, la Direction générale des études et de la documentation (DGED) dont les activités en Europe et particulièrement à Bruxelles est un secret de polichinelle. Selon les documents consultés par les quotidiens belge et italien Le Soir et La Repubblica Antonio Panzeri, l’eurodéputé S&D Andrea Cozzolino et l’assistant Francesco Giorgi auraient été en contact avec la DGED et avec Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne. Outre M. Atmoun, deux agents du service de renseignement marocain sont cités dans ces documents mais le quotidien belge affirme n’avoir pas pu les contacter. ETant donné le statut particulier du Maroc dans l’architecture euro-atlantique et ses relations avec Israël, il est fort probable que l’enquête n’ira pas plus loin mais cette affaire a au moins le mérite d’offrir une piste sérieuse sur l’origine des campagnes orchestrées ces dernières années par des eurodéputés contre l’Algérie.
Mohamed Merabet