Larbi Zitout et Amir Boukhors condamnés par contumace à 20 ans de prison ferme
28.12.2022. Le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida (Alger) a condamné, mardi, par contumace, Mohamed Zitout et Amir Boukhors dit « Amir DZ » à une peine de 20 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un (1) million Da avec confirmation du mandat d’arrêt international émis à leur encontre.
Dans le cadre de cette affaire, la même juridiction a également condamné à la même peine plusieurs autres accusés en état de fuite. Les deux contumax et leurs coaccusés sont poursuivis pour crime d »‘enrôlement dans un groupe subversif ciblant la sécurité de l’Etat, l’unité nationale et l’intégrité territoriale, ainsi que pour crime de complot en vue d’inciter les citoyens à agir contre le pouvoir ». Les accusés sont également poursuivis pour délit de « réception de fonds de l’intérieur et de l’extérieur du pays afin de commettre des actes ciblant la sécurité de l’Etat et la stabilité de ses institutions », ainsi que pour « infraction aux dispositions de la législation relative au change et au mouvement des capitaux de et vers l’étranger, et incitation à l’attroupement non armé et non dénonciation d’un crime auprès des autorités ».
Le même tribunal a condamné, mardi soir, les accusés Abdellah Mohamed et Benhalima Mohamed Azouz à 5 ans de prison ferme pour plusieurs chefs d’accusation, dont adhésion à un groupe subversif ciblant la sécurité de l’Etat et l’unité nationale. Ont été également condamnés dans cette affaire nombre d’accusés à 3 ans de prison ferme, d’autres accusés à un (1) de prison avec sursis alors que 3 autres ont été acquittés.
En s’entêtant à faire endosser aux accusés le qualificatif de « terroristes », le pouvoir algérien risque de banaliser ce terme qui n’est pourtant pas une vue de l’esprit dans la mesure où l’Algérie continue d’être la cible de menaces terroristes réelles téléguidées de l’étranger. Mohamed Larbi Zitout et Amir Boukhors sont deux cyber-activistes dangereux qui font dans la désinformation systématique et il il existe de nombreux indices attestant de leur collusion avec des services étrangers. Mais est-ce suffisant pour les accuser purement et simplement de « terrorisme » ? Si des preuves dans ce sens ne sont pas avancées, le risque est grand de voir les tribunaux anglais et français toute demande d’extradition émanant de l’Algérie. Par ailleurs, le véritable danger représenté par des énergumènes de ce genre n’est pas tant dans les insanités qu’ils débitent à longueur d’émission que dans l’indigence d’un système médiatique national corrompu et bridé, à l’exception de quelques titres et dans les « informateurs » qui les alimentent de l’intérieur du système algérien lui-même dans le cadre des règlements de compte entre clans rivaux. Des règlements de compte qui continuent malheureusement de faire des victimes et de nuire à la stabilité du pays et qui ne cesseront que le jour où les véritables coupables seront identifiés et déférés devant la Justice. (APS, Algérie solidaire)