Malgré l’arrivée d’un nouveau ministre, rien ne devrait changer pour la diplomatie algérienne
31.03.2023. Lé départ de Ramtane Lamamra du Ministère des Affaires étrangères et son remplacement par Ahmed Attaf n’ont manifestement eu aucune incidence sur la diplomatie algérienne qui continue d’afficher son attachement aux principes du non-alignement et sa volonté d’oeuvrer à l’avènement d’un monde multipolaire plus juste et plus équilibré.
Depuis son arrivée à la tête du Ministère des Affaires étrangères, le revenant Ahmed Attaf n’a pas cessé de multiplier les contacts téléphoniques avec ses homologues de la région à commencer par les pays voisins qui ont été les premiers à le féliciter : Tunisie, Mauritanie, Libye. Au Moyen Orient, le nouveau patron de la diplomatie algérienne a eu des entretiens avec son homologue saoudien et d’autres pays du Golfe (Emirats arabes unis, Qatar, Koweit). Les observateurs notent que le récent rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran et l’ouverture exprimée par le ministre saoudien des affaires étrangères à l’égard de la Syrie sont autant d’éléments qui pourraient insuffler une nouvelle dynamique aux relaltions algéro-saoudiennes dans le cadre de l’activation de l’action arabe commune surtout que l’Arabie saoudite s’apprête à organiser le prochain sommet arabe prévu en novembre prochain.
Plus récemment, Ahmed Attaf a eu un entretien avec son homologue iranien. A cette occasion, les deux ministres ont passé en revue les relations bilatérales et les perspectives de leur renforcement, convenant de la nécessité d’insuffler une nouvelle dynamique aux mécanismes de coopération bilatérale dans le cadre des préparatifs des prochaines échéances entre les deux pays. Evoquant les questions régionales et internationales d’intérêt commun, les deux parties ont réitéré leur solidarité avec le peuple palestinien ainsi que leur soutien indéfectible à son droit à l’instauration de de son Etat indépendant avec El-Qods comme capitale. Les deux ministres ont réaffirmé, en outre, leur « attachement aux principes et aux objectifs de la Charte de l’ONU et du Mouvement des non-alignés mais aussi au rôle de la diplomatie multilatérale dans le règlement des crises via des solutions pacifiques susceptibles de permettre à la communauté internationale de dépasser la polarisation et d’éviter ses graves séquelles sur la paix et la sécurité internationales », a conclu le communiqué du MAE.
Pour les observateurs, la nomination d’un nouveau ministre des affaires étrangères ne devrait pas changer l’agenda de la diplomatie algérienne qui reste largement déterminé par l’attachement de l’Algérie à la neutralité positive et à l’action multilatérale pour la paix, la sécurité et le développement durable dans le monde dans le cadre du respect de la Charte des Nations Unies et du droit international. A cet effet, la diplomatie algérienne devrait redoubler d’efforts en matière de communication pour lever tous les malentendus et faire face aux campagnes de désinformation concernant ses prises de position sur nombre de questions internationales ( Libye, Sahel, Sahara occidental, Palestine, Espagne, Ukraine) et la nature de sa coopération civile et militaire avec la Russie et la Chine qui n’est dirigée contre aucune partie (Algérie solidaire)