L’Algérie refuse que les discussions internationales soient axées sur l’après-guerre à Gaza
20.01.2024. L’Algérie a appelé à réactiver le rôle du groupe restreint des pays du Mouvement des non-alignés (MNA), représenté au Conseil de sécurité, et à le mandater pour prendre des initiatives effectives afin de mettre fin à l’agression sioniste sur la bande de Gaza et lever le blocus qui lui est imposé.
Dans une allocution lors d’une réunion du Comité sur la Palestine du MNA tenue à Kampala (Ouganda), le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a souligné « l’escalade barbare et sans précédent des agressions de l’occupant, que nos frères subissent dans cette guerre génocidaire qui en est à son 4e mois avec un bilan effroyable en termes de morts, de destruction et de déplacements des populations dans la bande de Gaza assiégée ». Ce qui est nouveau, aussi, a ajouté M. Attaf, c’est « la menace qui est désormais réelle, de l’extension du conflit et de l’éclatement d’une guerre régionale qui affectera la région toute entière, après l’escalade militaire contre le Yémen pays frère, et face au risque d’embrasement de la situation dans des régions limitrophes qui connaissent des tensions accrues ».
Il s’agit aussi, selon le ministre, de l’entêtement de l’occupant sioniste qui refuse de rendre justice au peuple palestinien en faisant fi de l’impératif de traiter la cause de ce conflit injuste et de cette agression barbare que subissent les Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. « Le plus grave encore est que les regards, les efforts et les discussions, dans le sillage de l’agression infligée au peuple palestinien et qui a transformé la bande de Gaza d’une prison collective à ciel ouvert à un charnier, soient axés sur l’après-guerre, alors que la logique est d’accorder la priorité absolue au cessez-le-feu et à l’arrêt de l’agression », a-t-il poursuivi. Dans le même contexte, le ministre des Affaires étrangères a affirmé que tout arrangement relatif à l’après-guerre est voué à l’échec s’il ne respecte pas quatre impératifs à savoir « arrêt de la guerre à Gaza, cessez-le-feu global et durable », « juger l’occupant sioniste pour ses crimes contre le peuple palestinien et mettre fin définitivement au privilège d’impunité dont il jouit ».
Le ministre a également souligné « l’impératif d’associer les Palestiniens à toute démarche ou initiative concernant leur devenir, que ce soit dans la bande de Gaza, en Cisjordanie ou à El-Qods, outre la nécessité d’accélérer l’instauration d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967, avec El-Qods comme capitale, car l’avenir de la bande de Gaza ne peut être déterminé que par le traitement du fond du conflit et en permettant au peuple palestinien d’exercer ses droits légitimes dans le cadre de son Etat indépendant et souverain ». M. Attaf a affirmé que ce qui se passe aujourd’hui à Gaza dépasse amplement le cadre de la cause palestinienne et met à rude épreuve le système des relations internationales dans leur ensemble, soulignant les « contradictions » des puissances internationales et leur « double discours » concernant les cas d’appropriation des terres d’autrui par la force, et sur la demande de reddition de comptes aux responsables pour violations flagrantes des droits de l’homme, consacrés dans les différentes chartes internationales (APS)