Chanegriha cumule désormais les fonctions de ministre délégué à la défense et de chef d’état-major

20.11.2024. Le général d’armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’ANP, a fait son entrée dans le gouvernement en tant que ministre délégué auprès du Ministre de la défense nationale et ce, à la faveur du remaniement ministériel décidé par le président de la république.

La nomination de Saïd Chanegriha en tant que ministre délégué auprès du ministre de la défense nationale n’est qu’un juste retour des choses à la légalité. En effet, depuis décembre 2019, date à laquelle il a succédé à Ahmed Gaïd-Salah à la tête de l’état-major de l’ANP, Chanegriha a exercé de fait les fonctions d’un ministre délégué auprès du ministre de la défense qui n’est autre que le président de la république. En témoigne le fait que Chanegriha présidait au siège du ministère de la défense des réunions auxquelles assistaient les responsables de départements qui n’étaient pas officiellement sous le commandement de l’état-major. La nomination de Chanegriha au poste de ministre délégué auprès du ministre de la défense nationale est un facteur de nature à donner plus de force et de crédibilité au fonctionnement des institutions.

La nomination de Saïd Chanegriha doit être comprise dans le contexte politique et institutionnel particulier de l’Algérie. Même si certaines voix vont en profiter pour alimenter leurs campagnes de désinformation visant l’Algérie et tout particulièrement l’ANP, il est normal que le ministre de la défense, qui n’est autre que le président de la république lui-même, délègue une partie de ses prérogatives à un haut responsable plus au fait des questions militaires, surtout dans un contexte géostratégique marqué par des défis sécuritaires importants. A cet égard, certains observateurs ont même avancé qu’il aurait été judicieux de nommer carrément un ministre de la défense étant entendu que le président de la république reste dans tous les cas, en vertu de la Constitution, le chef suprême des Forces armées. La nomination d’un ministre de la défense aurait permis par ailleurs de dissocier cette fonction politique et administrative de la fonction militaire de chef d’état-major qui aurait été, dans ce cas, attribuée à un autre.

La nomination de Saïd Chanegriha à ce poste couronne une longue carrière au sein de l’armée algérienne. Comme tous les chefs d’état-major qui l’ont précédé – Khaled Nezzar, Mohamed Lamari et Ahmed Gaïd Salah –,Saïd Chanegriha a commandé les Forces terrestres avant de prendre la tête de l’état-major de l’ANP en décembre 2019.  Avant de devenir commandant des forces terrestres, Saïd Chanegriha assurait le commandement de la 3e région militaire, dans le sud-ouest du pays, une région qui revêt une importance particulière dans le dispositif militaire de l’ANP en raison des tensions avec le Maroc. Auparavant, Saïd Chanergiha a assuré le commandement à tous les échelons au sein du corps de bataille de l’ANP, depuis la fonction de chef de compagnie et de bataillon de la force blindée à d’état-major puis commandant d’une brigade blindée (3e région militaire), chef d’état-major d’une division blindée (5e RM), commandant de l’Ecole d’application de l’arme des blindés, commandant d’une division blindée (2e RM) – la 8e DB de Ras El Ma –, adjoint au commandant puis commandant de la 3e Région militaire, Commandant des Forces terrestres en 2018 et enfin chef d’état-major de l’ANP depuis 2019. (Algérie solidaire)

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