Attaf explique le vote de l’Algérie en faveur de la résolution du Conseil de sécurité concernant Gaza
18.11.2025. Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a clarifié, ce mardi, le vote de l’Algérie au Conseil de sécurité en indiquant que l’Algérie est parvenue, lors des négociations sur le projet de résolution concernant le « Plan de paix pour Gaza », à y introduire un amendement « d’une extrême importance », visant à « permettre au peuple palestinien d’établir son Etat indépendant et souverain ».
Lors d’une conférence de presse qu’il a animée au siège du ministère, M. Attaf a précisé que l’Algérie « est parvenue durant les négociations à introduire un amendement d’une extrême importance à cette résolution, un amendement qui stipule que l’objectif final de cette résolution est de réunir les conditions favorables pour ouvrir la perspective d’une solution politique au conflit israélo-palestinien et permettre au peuple palestinien d’établir son Etat indépendant et souverain ». « La résolution adoptée ne porte absolument pas atteinte aux fondements d’une solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien, telle qu’approuvée par la communauté internationale et conformément aux résolutions pertinentes de la légalité internationale », a précisé le ministre.
La résolution adoptée rappelle également « toutes les résolutions antérieures du Conseil de sécurité relatives à la question palestinienne, lesquelles constituent la doctrine onusienne pour permettre au peuple palestinien d’accéder à ses droits légitimes et légaux, à travers la fin de l’occupation de ses territoires, la concrétisation de son projet national et l’établissement de son Etat indépendant et souverain », a-t-il soutenu. Selon le ministre d’Etat, les objectifs fondamentaux de cette résolution s’inscrivent essentiellement dans le cadre de ce que l’on peut qualifier « des priorités urgentes de la phase actuelle, ou priorités de l’après-agression contre Gaza », des priorités que l’Algérie n’a eu de cesse de défendre depuis le début de son mandat au Conseil de sécurité, trois mois après le déclenchement de l’agression sioniste flagrante contre Gaza. Ainsi, ces priorités portent notamment sur « la consolidation de l’accord de cessez-le-feu », « la garantie d’une protection internationale au peuple palestinien », « la facilitation de l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza sans restrictions ni conditions », et « la préparation du terrain pour le lancement du processus de reconstruction à Gaza ».
La résolution adoptée constitue « une base contraignante permettant d’avancer vers la prise en charge de ces priorités urgentes, sans porter atteinte aux constantes du règlement de la cause palestinienne ». Elle « met l’accent sur la nécessité de respecter le cessez-le-feu et rejette toute justification ou prétexte à la reprise de l’agression israélienne contre Gaza ». Elle « établit, fait inédit, une force internationale pour le maintien de la sécurité et de la stabilité dans la bande de Gaza », ce qui constitue en soi « une avancée notable dans l’histoire de la cause palestinienne en matière de protection internationale du peuple palestinien », assure M. Attaf. La résolution adoptée réaffirme également le rejet du déplacement forcé, ainsi que « le refus des plans israéliens visant à occuper Gaza par la force militaire. Elle prévoit en outre la levée de toutes les restrictions entravant les efforts d’aide humanitaire » destinés au peuple palestinien à Gaza et « ouvre la voie au lancement du processus de reconstruction à Gaza », a-t-il ajouté.
S’agissant des positions des principaux acteurs régionaux vis-à-vis de cette résolution, le ministre a assuré que, depuis le début de son mandat au Conseil de sécurité, l’Algérie s’est engagée à coordonner toutes ses démarches, actions et initiatives avec ses frères palestiniens en particulier et avec ses frères arabes en général, faisant valoir qu’elle « a adopté la même approche durant les négociations autour du projet de résolution, en œuvrant en coordination totale avec l’ensemble des missions concernées à New York ». « L’Algérie ne saurait s’écarter de la position de ses frères palestiniens ni sortir du cadre du consensus arabe et islamique favorable au projet de résolution et appelant à son adoption par le Conseil de sécurité » et qu’elle ne peut « adopter une position contraire à celle qu’elle défend depuis le début, à savoir la nécessité d’adopter une résolution urgente et contraignante visant à mettre fin à toutes les formes de souffrance imposées au peuple palestinien à Gaza », a-t-il affirmé.
En dépit de certaines insuffisances contenues dans le texte, la priorité, dans la conjoncture actuelle, réside dans « la consolidation de l’accord de cessez-le-feu et la cessation des crimes de génocide, de famine et de sévices que les habitants de Gaza ne peuvent plus endurer après deux ans de souffrances », ainsi que dans « la facilitation des efforts d’aide humanitaire, le lancement de la reconstruction et la privation de la puissance occupante de tout prétexte ou justification pour relancer la guerre contre Gaza ou réactiver ses plans visant à déraciner les Palestiniens de leur terre et à imposer par la force militaire sa domination sur Gaza », a poursuivi le ministre. Ce sont là, ajoute M. Attaf, « les considérations objectives auxquelles l’Algérie s’est référée, avec responsabilité, engagement, sagesse et discernement, dans sa décision souveraine de voter en faveur de ce projet de résolution au Conseil de sécurité ». Il a affirmé que l’Algérie aspire à ce que cette démarche contribue à atténuer le poids des tragédies infligées au peuple palestinien à Gaza et qu’elle soit suivie, dans les prochaines étapes, de mesures similaires s’attaquant aux causes profondes du conflit et accélérant l’établissement de l’Etat palestinien indépendant et souverain (APS)