Arkab expose devant la commission de l’APN la nouvelle stratégie nationale dans le secteur minier
05.12.2025. Le ministre d’Etat, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a souligné devant l’APN les efforts continus du secteur visant à renforcer les partenariats internationaux afin d’attirer des capitaux et des technologies modernes, ainsi qu’à développer les compétences des ressources humaines, dans le cadre d’une approche gagnant-gagnant.
Cette déclaration a été faite lors d’une séance d’audition devant la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification à l’Assemblée populaire nationale (APN), présidée par Samira Berhoum, présidente de la commission, en présence de la secrétaire d’Etat auprès du ministre des Hydrocarbures et des Mines, chargée des Mines, Karima Bakir, du président de l’Agence nationale des activités minières (ANAM), Mourad Hanifi, et de cadres du ministère. Dans son exposé, le ministre d’Etat a mis en avant l’importance de l’orientation stratégique initiée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à faire du secteur minier une véritable locomotive de développement et un pilier central du processus de diversification de l’économie nationale hors hydrocarbures, à travers la transformation des ressources naturelles en valeur ajoutée au service du développement national.
Le diagnostic approfondi réalisé sur la situation du secteur a fait ressortir l’existence d’énormes ressources minières et de richesses inexploitées, contre une faible contribution au PIB, en raison d’un ensemble de défis structurels accumulés au fil du temps, notamment la faiblesse de l’investissement dans la recherche et l’exploration, le manque de données géologiques modernes et fiables, ainsi que la poursuite de l’importation de matériaux miniers disponibles localement comme le concentré de fer, la baryte, la bentonite, le carbonate de calcium, le marbre et le granit, occasionnant ainsi un impact sur les devises.
Evoquant la situation du secteur ces dernières années, M. Arkab a relevé que le cadre juridique antérieur régissant les activités minières n’est plus en adéquation avec les exigences de l’investissement, citant également le manque d’infrastructures appropriées, notamment en matière de transport ferroviaire et de ports spécialisés, les difficultés de financement des projets et des défis liés au transfert de technologie et à la formation des ressources humaines ». Le secteur est parvenu à entrer dans « une nouvelle phase, marquée par la réforme et la libéralisation économique », grâce à la promulgation du nouveau cadre juridique régissant les activités minières, adopté et publié en août dernier, fruit de larges consultations menées conformément aux instructions du président de la République, a-t-il ajouté.
Cette loi marque « un véritable tournant », en ce sens qu’elle garantit la simplification des procédures, la réduction des délais d’octroi des titres miniers et la consécration du principe du guichet unique. Elle permet également d’investir en phase d’exploration sans obligation de se constituer en personne morale et introduit pour la première fois la possibilité de céder, louer ou hypothéquer des titres pour obtenir un financement bancaire, tout en renforçant le rôle de l’ANAM et l’Agence du service géologique d’Algérie (ASGA). Quant aux grands enjeux de la nouvelle stratégie, le ministre d’Etat a affirmé que l’objectif est de passer d’une simple extraction primaire des minerais à la construction d’une industrie minière intégrée. Il a évoqué les mégaprojets structurants, à leur tête figure le projet de mine de fer de Gara Djebilet à Tindouf, « qui constitue un enjeu stratégique pour garantir l’approvisionnement de l’industrie nationale en matières premières et réduire la facture des importations ».
A cela s’ajoute le projet du phosphate intégré à l’est du pays, « qui représente un pilier essentiel pour la production d’engrais et la sécurité alimentaire », ainsi que le projet de zinc et de plomb à Tala Hamza et Oued Amizour, qui contribuera à répondre aux besoins de l’industrie locale et à orienter l’excédent vers l’exportation à valeur ajoutée, ajoute M. Arkab. Le ministre d’Etat a souligné la nécessité de diversifier la base minière et de la valoriser sur le plan économique à travers des programmes ambitieux de recherche et d’exploration, ainsi que de développer les filières des minerais industriels non ferreux en vue de substituer complètement les importations, en sus de promouvoir le contenu local, le transfert de technologie et le renforcement de l’industrie locale en Algérie, ajoutant qu’il s’agit là d' »un enjeu souverain pour protéger la richesse nationale et empêcher l’exportation de matières brutes sans transformation ».
Concernant le défi des infrastructures, il a affirmé qu’il avait été surmonté pour les mégaprojets, notamment après la réalisation de la ligne ferroviaire entre Gara Djebilet et Béchar, dont l’inauguration est prévue en janvier 2026, ainsi que la ligne Tébessa-Souk Ahras-Annaba, dédiée au projet intégré de phosphate, sans oublier l’extension du port minier d’Annaba, soulignant que ses services s’emploient à renforcer les partenariats internationaux en collaboration avec le groupe Sonarem (APS)