La Tunisie nouvel allié majeur hors-Otan des USA
En marge de sa rencontre avec le président tunisien, Béji Caid Essebsi à la Maison-Blanche, Barak Obama a fait savoir qu’il accorderait à la Tunisie le statut d’allié majeur hors-Otan.. « Je veux que le Président et les Tunisiens sachent que les Etats-Unis croient en la Tunisie et s’investissent dans son succès. Nous serons pour vous un partenaire stable dans les prochaines années », a notamment déclaré Barack Obama à l’issue de la réunion avec son homologue tunisien.
La décision des USA d’accorder ce statut d’allié proche à la Tunisie vient une semaine après la tenue d’un sommet entre le Président américain et les Etats du conseil de coopération du Golfe, qui s’est tenu la semaine passée en Arabie Saoudite. Des discussions s’y sont tenues sur l’influence grandissante de l’Iran dans la région. Jusqu’ici les Etats-Unis n’ont accordé le statut d’allié majeur hors-Otan qu’à quelques pays dont Israël, le Japon, l’Australie, le Pakistan, le Koweit, le Bahrein, le Maroc et l’Egypte.
L’Administration américaine justifie le fait d’élargir ce statut à la Tunisie par le souci de soutenir le processus démocratique dans ce pays pionnier du « printemps arabe » mais les considérations géopolitiques restent déterminantes dans ce genre de décisions. Il s’agit pour les Etats-Unis de renforcer la ceinture de sécurité qui va de la Méditerranée occidentale jusqu’au Golfe arabo-persique. De son côté, le gouvernement tunisien y voit un soutien au processus de normalisation postrévolutionnaire qui a commencé avec le retour au pouvoir de béji Caid Essebsi et d’une partie de l’ancien régime qui a réussi à se recycler dans les habits neufs de Nida Tounes : « si la Tunisie a franchi une étape importante en mettant sur pied un processus démocratique, nous sommes toujours au milieu du chemin », a déclaré le Président tunisien Mr. Essebsi. « Nous avons une longue route devant nous. Il y a toujours beaucoup à faire pour consolider notre système démocratique. »
L’obtention du statut d’allié majeur hors-Otan va permettre la signature d’un accord d’engagement militaire entre les membres de l’Otan et la Tunisie, ce qui permettra au pays d’obtenir la formation de ses militaires par des officiers de l’Otan, mais aussi des prêts d’équipement et des accords commerciaux pour des acquisitions de matériel de défense. Il est difficile d’évaluer jusqu’à quel point l’obtention de ce statut ne va relancer la rivalité franco-américaine en Tunisie. Difficile également d’anticiper sur les conséquences de l’obtention de ce statut par la Tunisie sur les relations algéro-tunisiennes dans le domaine de la coopération militaire et sécuritaire.