Hamrouche en position d’héritier politique d’Aït-Ahmed
La prise de parole de Mouloud Hamrouche lors des obsèques de Hocine Aït-Ahmed n’a pas échappé aux observateurs surtout que cette prise de parole n’a été autorisée par la famille du défunt que parce qu’elle aurait faite conformément aux dernières volontés de Hocine Aït-Ahmed lui-même. Il est normal dans ces conditions que les observateurs s’interrogent sur la dimension politique d’un tel geste.
Pour certains observateurs, le geste ne rehausse pas seulement la cote politique de Mouloud Hamrouche au sein de l’opinion publique. Le geste pourrait avoir d’autres implications politiques. En l’absence de dirigeants charismatiques au sein du FFS, M. Hamrouche pourrait apparaître comme l’héritier politique de Hocine Aït-Ahmed. La proximité de M. Hamrouche avec le FFS sans qu’il n’en soit membre (officiellement, Hamrouche n’a jamais quitté le FLN) lui donne paradoxalement une légitimité « nationale » dont peu d’hommes politiques peuvent se targuer. Dans une conjoncture politique où il est plus que jamais important de jouir d’un « consensus national », M. Hamrouche part avec une certaine longueur d’avance par rapport à ses rivaux politiques.
Ironie du sort : Hamrouche a réussi à se faire accepter lors des obsèques de Hocine Aït-Ahmed au moment où le cortège officiel du premier ministre était hué et caillassé. C’est dire qu’aux yeux des décideurs du système, M. Hamrouche vient de marquer un point inestimable. Le président Bouteflika que la maladie puis la mort de Hocine Aït-Ahmed a empêché de sceller la réconciliation nationale se tournera-t-il vers Mouloud Hamrouche pour essayer de trouver une solution au problème de sa succession ? Ceux parmi les décideurs qui s’opposaient jusqu’à maintenant à la candidature de Mouloud Hamrouche seront-ils séduits par la nouvelle stature politique de rassembleur de cet ancien enfant du système ?