Sellal empêché d’assister aux funérailles de Hocine Aït-Ahmed

Les obsèques du leader historique de la révolution algérienne, Hocine Aït-Ahmed, ont été incontestablement un moment exceptionnel de ferveur populaire malgré leur caractère simple et populaire comme l’avait souhaité le leader défunt. Pour plusieurs participants, la Kabylie n’a pas connu un rassemblement populaire d’une telle ampleur depuis l’accession du pays à l’indépendance nationale. Ils étaient en effet des centaines de milliers à déferler de toute la Kabylie sur le village Ath Yahia.

L’hommage rendu par l’Algérie officielle à la mémoire du leader défunt et la volonté de faire de ses obsèques un moment fort de réconciliation nationale n’ont pas suffi à gagner les faveurs d’une population qui a continué à y voir une tentative de récupération politicienne du combat de Hocine Aït-Ahmed. Le cortège du premier ministre Abdelamalek Sellal  a été hué et caillassé par des groupes de manifestants excités sans que le service d’ordre de la population et du FFS ne puisse les empêcher. Heureusement que les policier présents ont pu éviter l’irréparable. Des observateurs présents sur place n’excluent pas la main des séparatistes du MAK qui ont participé aux obsèques avec leur drapeau jaune et bleu à la place du drapeau algérien. Une manipulation politique de la part d’un clan au pouvoir hostile à Sellal n’est pas non plus à exclure.

Des observateurs expliquent ce regrettable dérapage par la défiance de la Kabylie à l’égard du pouvoir central en mettant en avant le fait que les participants aux obsèques ont bien accepté la présence des opposants comme Mouloud Hamrouche qui a pris la parole après l’inhumation de Hocine Aït-Ahmed conformément, semble-t-il, aux dernières volontés du défunt et Ali Benflis, sans parler d’autres opposants comme le leader du RCD, Mohsen Belabbes. Cependant d’autres observateurs n’hésitent pas à parler d’une dérive régionaliste et xénophobe à l’occasion de ces obsèques, dérive que le pouvoir et les médias algérois continuent de nier pour des raisons différentes. Le pouvoir croit sauvegarder ainsi l’unité nationale et les médias algérois, victimes de leur tropisme politique, ne voient guère dans le particularisme kabyle que l’expression d’une opposition d’essence démocratique au pouvoir central.

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