Nezzar dément avoir proposé la présidence à Aït-Ahmed
L’ancien ministre de la défense nationale, le général à la retraite, Khaled Nezzar a ouvert une nouvelle polémique en démentant avoir proposé en janvier 1992 la présidence au leader défunt du FFS, Hocine Aït-Ahmed. Pour rappel, un ancien ministre et membre du HCE, Ali Haroun avait prétendu le contraire dans un entretien filmé. Interrogé au lendemain de la rediffusion de la vidéo dans laquelle Ali Haroun affirme que le HCE avait proposé la présidence à Hocine Aït-Ahmed, Khaled Nezzar a maintenu sa version de l’histoire en affirmant qu’il n’a jamais été question de proposer la présidence au leader du FFS allant jusqu’à expliquer la déclaration filmée de Ali Haroun par un possible « montage ».
De la déclaration de Khaled Nezzar, il ressort que ce dernier a bien rencontré Hocine Aït-Ahmed au lendemain de l’arrêt du processus électoral et qu’il lui avait proposé de participer avec le HCE à la gestion de la transition mais que Hocine Aït-Ahmed avait refusé en déclarant : « c’est un coup d’Etat ». Par la suite, Khaled Nezzar affirme avoir gardé le contact avec Hocine Aït-Ahmed qu’il a rencontré plusieurs fois en Suisse et auquel il lui a envoyé son conseiller politique, le général Mohamed Touati (aujourd’hui à la retraite) ainsi que Ali Haroun. Ces éléments peuvent expliquer selon les observateurs les zones d’ombre de cette histoire.
Il se pourrait que Khaled Nezzar et Ali Haroun disent tous les deux la vérité. Khaled Nezzar ne ment pas quand il dit qu’il n’avait pas proposé la présidence à Aït-Ahmed (d’ailleurs pourquoi mentirait-il sur ce point puisque par les temps qui courent une telle proposition l’aurait honoré aux yeux des médias algérois qui ne jurent que par Da L’ Hocine) mais son « ami » Ali Haroun l’avait sans doute fait à son insu. Il n’est pas exclu que Ali Haroun ait tenté secrètement de jouer la carte du dirigeant kabyle avec l’assentiment des architectes du coup d’Etat (les généraux Mohamed Touati, Abdelmadjid Taghit et Hassen Aït-Abdeslam, tous trois issus de l’armée française) qui avaient instrumentalisé la crainte qu’inspirait aux généraux Khaled Nezzar et Mohamed Lamari le radicalisme du FIS. L’arrêt du processus électoral n’avait pas seulement pour but de barrer la route au FIS mais de liquider aussi l’héritage « arabo-islamique » du FLN et c’est ce qui explique selon les observateurs l’alliance tripartie entre les généraux dits « éradicateurs », les partis berbéristes et une partie de la classe politique et de la DST françaises durant la décennie 90.