Abdelmoumen Ould Kaddour limogé

Le très controversé PDG du groupe Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, vient enfin d’être limogé et remplacé à la tête du groupe pétrolier par l’ancien directeur de la Division production, Rachid Hachichi. M. Ould Kaddour n’a jamais cessé depuis sa nomination d’être au centre de graves accusations émanant de nombreux cadres du secteur qui lui reprochaient une gestion catastrophique. Au nom du « rajeunissement » du management de l’entreprise, il n’a pas hésité à s’en prendre à de vieux cadres expérimentés pour les remplacer par des novices incompétents recrutés sur base de clientélisme. Les conséquences n’ont pas à sa faire sentir en termes de baisse de production et d’exportation.

A plusieurs reprises, il a été question de remplacer Ould Kaddour à la tête de Sonatrach. Mais à chaque fois, son protecteur, l’ancien premier ministre, Ahmed Ouyahia intervenait pour sauver sa tête. Avec le départ de son protecteur du gouvernement,  les jours de M. Ould Kaddour étaient comptés. La goutte qui a fait déborder le vase était sa tentative ratée de constituer une joint venture avec un groupe suisse pour la vente du pétrole, une opération qui aurait pu faire perdre des sommes énormes à Sonatrach. En effet, la société nationale n’a jamais eu besoin depuis sa création en 1963 d’un partenaire étranger pour vendre son pétrole sur le marché mondial. La joint-venture que Ould Kaddour allait créer, au mépris des règles et des procédures en vigueur, avec la complicité de Ahmed Ouyahia, était tout simplement un montage pour piller les ressources du pays.

Pour rappel, M. Ould Kaddour n’était pas à son premier délit. Les observateurs ne comprennent pas comment un homme qui a été condamné par le tribunal de Blida pour « intelligence avec l’étranger » dans l’affaire BRC (Brown & Root Condor, une filiale algérienne de l’Américain KBR, Kellogg Brown & Root) a pu être nommé PDG de Sonatrach. Pour rappel, la joint-venture BRC, dont M. Ould Kaddour était PDG à l’époque, était soupçonnée de délits économiques et d’activités illégales mettant en cause la sécurité nationale en Algérie. Dans le sillage de l’opération visant à mettre hors d’état de nuire les hommes d’affaires et les hauts responsables corrompus, une opération que le mouvement populaire ne cesse de réclamer depuis des semaines, M. Ould Kaddour faisait partie des responsables ciblés. Selon plusieurs sources, il faisait partie notamment de la liste des personnalités interdites de quitter le territoire national. On saura durant les prochains jours s’il sera ou non poursuivi par la Justice comme le réclament de nombreux cadres de Sonatrach.

Mustapha Senhadji