Amar Saadani annonce sa « démission » de la direction du FLN
Coup de théâtre dans le cadre de la session ordinaire du CC du FLN. Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui a pourtant tenu son pari de réunir la 3e session ordinaire du Comité central du parti alors que ses détracteurs à l’intérieur comme à l’extérieur du parti ont tout fait pour reporter cette réunion décisive, a annoncé sa démission de la direction du parti. Il a été remplacé provisoirement par Djamel Ould Abbes, un professeur de médecine, qui a occupé par le passé le poste de ministre de la santé.
Malgré l’opposition des membres du CC à sa démission, Amar Saadani a justifié sa décision en affirmant qu’elle va « dans l’intérêt du parti et du pays ». Il a par ailleurs justifié son absence de la scène politique durant plus de trois mois par des « raisons de santé ». Tout porte à croire que Amar Saadani a été poussé à la démission. Alors que la réunion du CC du FLN en session ordinaire samedi à l’hôtel Aurassi a été interprétée par les observateurs comme une victoire de Amar Saadani contre ses opposants, sa démission surprise risque de passer pour une revanche de ses adversaires. En effet, personne ne s’attendait à ce que Amar Saadani puisse être poussé à la sortie du FLN dans la mesure où il a complètement verrouillé le comité central du parti lors du dernier congrès puisqu’il s’est arrangé pour faire élire ses partisans au sein de cette instance qui a tous les pouvoirs entre deux congrès.
Mais comme nous l’annoncions avant la démissison officielle de Saadani, les nominations et les révocations au sein de la direction du FLN n’ont jamais été une affaire purement interne. Le président Bouteflika qui est en même temps président du FLN continue à avoir le dernier mot en la matière. Et ce que le CC du parti s’avère incapable de faire, à savoir enlever Saadani de la direction du parti, le président peut le faire. Il faut donc croire que le président avait déjà pris sa décision bien avant la réunion du CC du FLN mais contrairement à ce qui s’est passé avec l’ancien SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem , qui avait été désavoué par la majorité des membres du CC, cette fois-ci, le scénario choisi par la présidence est plus soft. Une « démission » a l’avantage de sauver l’unité et la cohésion du parti à la veille de la campagne pour les élections législatives.