Appel à vacciner toute la population pour parvenir à une immunité collective
Dans un communiqué officiel rendu public ce mercredi, le Ministère de la santé a annoncé que 1927 nouveaux cas confirmés de coronavirus (covid-19), 850 guérisons et 49 décès ont été enregistrés ces dernières 24 heures. Cette évolution catastrophique ne peut qu’inquiéter le monde médical engagé en première ligne contre la pandémie. Dans ce contexte, le chef de service des maladies infectieuses à l’EPH de Boufarik (Blida), Dr Mohamed Yousfi, vient de lancer une sonnette d’alarme. Selon lui, l’immunité collective ne peut être atteinte en Algérie que par la vaccination de pratiquement toute la population, soit 80 à 90 % des Algériens. « Tous les spécialistes s’accordent à dire qu’il faut vacciner pratiquement toute la population, soit 80 à 90% des Algériens pour parvenir à l’immunité collective », a indiqué Dr Yousfi qui s’exprimait sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, relevant qu’actuellement l’Algérie est « loin de l’immunité collective qui est de 70% au moins ».
En ce sens, Dr Yousfi, également président de la Société algérienne d’infectiologie, a estimé qu’il était « impératif d’accélérer l’opération de vaccination, ce qui laisse supposer qu’il faut acquérir encore beaucoup plus de doses pour aller rapidement vers l’immunité collective », recommandant, à ce titre, de « disposer de grands espaces, à l’instar des autres pays, afin d’accélérer l’opération de vaccination et de vacciner ainsi des centaines de milliers de personnes quotidiennement ». Concernant la « réticence » des professionnels de la Santé à se faire vacciner, Dr Yousfi a affirmé que la vaccination pour ce corps « doit être une obligation professionnelle », expliquant que « ceux qui exercent dans le secteur sont constamment dans le risque et transmettent aussi le virus à d’autres personnes ». « Le personnel de la Santé doit donner l’exemple en matière de vaccination », a-t-il souligné, déplorant que plusieurs d’entre eux « tombent malades ou décèdent car ils ne sont pas vaccinés, ce qui est inadmissible ».
Selon Dr Yousfi, qui est aussi président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la Santé publique (SNPSSP), « plusieurs pays ont décidé ou envisagent de rendre obligatoire la vaccination pour le personnel de la Santé afin de mieux affronter la pandémie ». Interrogé sur le nouveau variant Delta, il a fait savoir que « beaucoup de jeunes décèdent alors qu’ils ne présentent aucune maladie chronique », expliquant que cette situation est due aux « caractéristiques de ce nouveau variant, lequel demeure très contagieux ». Pour Dr Yousfi, « la stratégie vaccinale dans le monde est en train de changer de manière à toucher les enfants de 12 ans, voire moins de cet âge, d’où la nécessité de vacciner 80 à 90% de la population pour parvenir à l’immunité collective ». Par ailleurs, il a salué la décision prise lors du Conseil des ministres dimanche pour un retour au confinement, qualifiant la situation dans les structures de santé de « dramatique ». « La décision du retour au confinement était indispensable au risque d’assister à l’effondrement du système de santé en Algérie car la situation est très grave, voire catastrophique car on est submergé dans certains hôpitaux d’autant plus que plusieurs membres du secteur ont été contaminés », a-t-il relevé.