Bouteflika accorde un nouveau sursis à Ahmed Ouyahia
Contrairement aux informations ayant circulé ces dernières semaines à Alger, Ahmed Ouyahia garde son poste de premier ministre. Ces informations n’étaient pas pourtant totalement infondées. Pour preuve, les observateurs indiquent le fait que le premier ministre a été contraint de suspendre ses sorties sur le terrain et de reporter l’exécution de plusieurs projets en cours. Idem pour certains des membres de son gouvernement qui étaient annoncés partants par la rumeur.
Les observateurs expliquent le maintien d’Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement et de plusieurs ministres à l’instar des ministres de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la santé, par l’incapacité des décideurs au sommet de l’Etat de trouver un consensus autour d’un nouveau gouvernement. Les noms annoncés pour remplacer éventuellement Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement, à savoir les actuels ministres de la Justice, Tayeb Louh ou le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui et encore moins l’ancien ministre de l’énergie, Chakib Khelil, qui sont censés être proches du cercle présidentiel, n’auraient pas obtenu l’aval des autres pôles de pouvoir.
Pour les observateurs, d’autres considérations à caractère politique peuvent expliquer le nouveau sursis accordé au gouvernement Ouyahia. En décidant de maintenir un gouvernement dont la politique économique et sociale fait pourtant l’objet d’un vaste mouvement de contestation sociale, les décideurs ont peut-être essayé d’envoyer le message selon lequel l’Etat ne se soumet pas à la volonté de la rue et que s’il doit y a voir un changement de gouvernement, cela ne se fera pas dans la précipitation ni sous la pression du mouvement social. Le gouvernement Ouyahia a gagné peut-être un peu de temps mais cela ne signifie pas qu’il ne sera pas débarqué dans quelques mois.