Changement à la tête de la Direction de la sécurité extérieure
Plusieurs sources ont annoncé le limogeage du général-major Mohamed Bouzit alias Youcef de la Direction de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DDSE). L’information n’a pas été confirmée officiellement pour le moment. Un nom a été avancé pour remplacer le général-major Bouzit, il s’agit du général-major à la retraite, Nourredine Mekri alias Mahfoud qui a dirigé jusqu’en 2015 la Direction des relations extérieurs et de la coopération (DREC) au Ministère de la défense nationale (Photo ci-contre). Comme attendu, le limogeage du général-major Bouzit n’a pas manqué de susciter des commentaires fantaisistes de la part de certains sites spécialisés dans la désinformation. Le général-major Bouzit a fait l’objet depuis plusieurs mois d’une vaste campagne de déstabilisation de la part de sites liés aux services marocains, ce qui est de bonne guerre. Cela suffit à disqualifier la propagande qui vise à justifier son limogeage par son soi-disant échec en Libye et au Mali.
Pour certains observateurs, il est fort à craindre que le limogeage du général-major Bouzit ne soit tout simplement un résutat du retour en force du clan du général Toufik. Même si le général-major Bouzit a toujours fait preuve de loyauté et de discipline dans l’exercice de ses fonctions, il ést connu qu’il ne faisait pas partie du cercle privilégié du général Toufik et de ses proches. Les rumeurs suivant lesquelles le général Bouzit était un proche du défunt Ahmed Gaïd Salah, même si elles ne sont pas fondées, ne pouvaient pas le servir dans les nouvelles circonstances. Un autre indice tend à confirmer cette version si le retour du général-major Mekri se confirme. En effet, ce dernier était connu pour être l’oreille du général Toufik au sein du MDN avant son limogeage en septembre 2015 quelques jours après la révocation de son protecteur.
Mais au-delà des règlements de comptes au sommet, il ne faut pas oublier l’essentiel. Dans la conjoncture particulière que traverse le pays, un renforcement des services de sécurité était prévisible. Lors de la restructuration de 2013, il a été reproché aux décideurs des choix peu rationnels : le général-major Bouzit qui a fait l’essentiel de sa carrière à l’intérieur a été nommé à la tête de la Sécurité extérieure et le général-major Abdelhamid Bendaoud qui a fait l’essentiel de sa carrière à l’extérieur a été nommé à la tête de la Sécurité intérieure ! Le choix du général-major Mekri à la tête de la Sécurité extérieure peut paraître de ce point de vue plus rationnel. Outre sa longue expérience à la tête de la Diection des relations extérieures du MDN, ce dernier était connu pour être un « spécialiste » du Sahara occidental. Si tel est le cas, son retour aux affaires ne sera pas inutile. Reste maintenant la véritable question que se posent tous les Algériens : comment se fait-il qu’on doive aller chercher un vieux général à la retraite pour prendre la tête d’une Direction qui demande une parfaite maîtrise des dossiers diplomatiques et sécuritaires sensibles ? Où sont passés les jeunes compétences formées par l’Algérie durant ces vingt dernières années ?
Mohamed Merabet