Cinq ans de prison ferme à l’encontre du directeur général du groupe de médias Ennahar

Une peine d’emprisonnement de cinq (5) ans ferme, assortie d’une amende financière de l’ordre de 100. 000 DA a été prononcée dimanche par le tribunal de Bir Mourad Rais (Alger) à l’encontre du directeur général du groupe de médias Ennahar, Mohamed Mokaddem, dit Anis Rahmani. Anis Rahmani est poursuivi pour les chefs d’accusation d’enregistrement et de diffusion d’une communication téléphonique qu’il a eue avec un officier supérieur de l’Armée. Dimanche dernier, le procureur de la République près le Tribunal de Bir Mourad Raïs avait requis une peine de 10 de prison ferme assortie d’une amende de 100.000 DA.

Plusieurs journalistes se sont dit choqués par cette lourde condamnation au regard des faits reprochés à leur collègue condamné. En effet, ce dernier n’avait fait que défendre un journaliste qui travaillait dans son groupe de presse après avoir été arrêté par les services de sécurité à la suite d’un délit de presse. La condamnation d’Anis Rahmani apparaît d’autant plus disproportionnée que l’officier supérieur en question- le colonel Smaïl- est un ancien officier de l’ex-DRS dissous qui n’était pas à sa première tentative d’intimidation à l’encontre des journalistes.

Il reste à savoir maintenant si la condamnation d’Anis Rahmani va susciter, au sein de la corporation et dans les organisations de défense des droits de l’Homme, le même élan de sympathie et de solidarité que celui qui a été provoqué par la condamnation de Khaled Drareni. Bien entendu, Anis Rahmani n’est pas tout blanc. Il a servi avec un zèle incomparé son ancien maître Saïd Bouteflika. Mais si on devait condamner tous les journalistes qui avaient chanté les louanges du régime Bouteflika, les cellules de la prison d’El Harrach n’y suffiraient pas. En effet, le fait que Khaled Drareni ait bien servi au sein d’une chaîne appartenant au milliardaire Ali Haddad-lequel était très proche de Saïd Bouteflika- ne l’a pas empêché de bénéficier de la solidarité de tous les médias d’Alger et de Paris.

Mustapha Senhadji