Découverte d’un gisement de silicium dans la région de Mascara
Le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Hafidh Aourag, a annoncé, mardi à Tipasa, la découverte d’un gisement contenant une réserve de six millions de tonnes de silicium dans la région de Sig (Mascara). Il a qualifié cette découverte de « projet du siècle » dans le domaine des énergies renouvelables, fruit de la coopération algéro-japonaise dans la recherche scientifique. L’annonce a été faite à l’occasion de la réunion du 5ème Comité de coordination conjoint algéro-japonais, tenue à l’unité de développement des équipements solaires (UDES) de Bou Ismail, consacrée à l’évaluation du projet « Sahara Solar Breeder (SSB) » (élevage solaire au Sahara) engagé par les deux parties.
La prochaine étape du projet de coopération algéro-japonais, lancé en 2011, consiste à tester la faisabilité de la production d’électricité au Sahara algérien et son transfert au nord du pays à travers des câbles, ce qui permettra à l’Algérie, une fois le projet concrétisée, de devenir un leader en termes d’utilisation et de commercialisation de l’énergie propre, selon le même responsable. M. Aourag a rappelé que la découverte du gisement du silicium remontait à deux ans, fruit d’un travail de recherche entre des spécialistes algériens et japonais, qui ont conclu que l’Algérie compte une « importante réserve en matière du silicium brut sur l’axe Ténès (Chlef)-Sidi Bel Abbes ». Il s’agit, a-t-il expliqué, d’une « propriété exclusivement algérienne, ce qui permettra de fabriquer des câbles pour le transport de l’énergie solaire et produire des panneaux photovoltaïques ».
Le coût d’une plaquette de silicium est passé, en un temps restreint, de 80 à 400 dollars dans les marchés mondiaux, sachant que ce produit est également utilisé dans l’industrie pharmaceutique et para-pharmaceutique. « Le silicium est plus important que le pétrole, mais à un coût réduit », a estimé le même responsable.
La partie japonaise a contribué dans le projet sur le volet technologique, mais aussi à travers un accompagnement financier de 5 millions de dollars, a signalé M.Aourag, assurant que la coopération technologique entre les deux pays s’est soldée par l’engagement de l’une des grandes sociétés japonaises leader dans l’exploitation du silicium. De son côté, l’ambassadeur du japon en Algérie, Masaya Fujiwara, a affirmé que son pays œuvrait à « relier le monde avec de l’énergie renouvelable et à transformer les rayons de soleil en une énergie propre », se félicitant des acquis de la première phase (2011-2015) de la mise en œuvre du projet « Sahara Solar Breeder ». Il a émis le souhait de voir le projet, dans lequel se sont engagées huit universités japonaises, se poursuivre et se solder par « la contribution du Japon à la phase de production de l’énergie solaire en Algérie, à travers l’engagement d’un partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays ».
Pour rappel, un four à induction, un équipement de pointe pour la production de silicium, acquis dans le cadre de la coopération algéro-japonaise, a été mis en service, le 11 juin dernier, à l’Université des sciences et de la technologie d’Oran Mohamed-Boudiaf (USTO-MB), rappelle-t-on. Cette université est, ainsi, passée au rang de « premier établissement universitaire algérien producteur de silicium », produit essentiel dans la composante des cellules photovoltaïques (APS)