Des anciens officiers du DRS convertis en hommes d’affaires en Europe
La restructuration des services de sécurité et les changements effectués à la tête de plusieurs directions ont des conséquences directes sur la carrière de nombreux colonels et généraux mis à la retraite. Cet état de fait est loin de signifier la fin de toute activité pour ces anciens officiers. Si certains se convertissent dans des activités civiles en rapport avec leurs compétences ou préfèrent couler une vie paisible de retraité, d’autres, plus malins, ont profité de leurs anciennes fonctions sensibles pour se faire quelques économies qu’ils n’hésitent pas le moment venu à investir…en France et ailleurs en Europe. Le site français Mondafrique de Nicolas Beau vient de révéler les « noms » de quelques-uns de ces anciens colonels et généraux qui s’adonnent à leur nouvelle carrière d’hommes d’affaires.
« Colonels ou généraux, les nombreux gradés du DRS (services de renseignement) proches du général Toufik et qui ont été écartés par le clan présidentiel coulent des jours heureux en Europe. Plusieurs d’entre eux se sont reconvertis dans les affaires en investissant notamment leurs économies accumulés au cours de leurs fonctions à l’étranger. Preuve en est, plusieurs anciens colonels du DRS ne cessent de faire des va-et-vient entre Alger et plusieurs capitales mondiales où ils ont acquis des biens immobiliers mis en location ou des commerces. Le colonel Azzedine, l’ex-attaché du DRS à Sonatrach, vient d’obtenir des « papiers » pour résider en France où il dirige une affaire prospère à Paris grâce aux biens immobiliers qu’il a pu acquérir. Le colonel Sofiane, l’ex-attaché du DRS au port d’Alger s’est implanté à Londres où il possède plusieurs biens immobiliers, maisons et appartements. Il a ouvert aussi, certifient nos sources, plusieurs comptes bancaires dans les pays de l’Europe de l’est. La femme du colonel Farouk, décédé récemment à Alger, a obtenu la nationalité française et vit des biens immobiliers achetés par son défunt mari à Paris et Montréal au Canada. Le général Ahmed est certainement l’un des plus richissimes ex-responsables du DRS. Il possède plusieurs biens immobiliers à Barcelone et Madrid en Espagne sans compter ses divers investissements à Paris en France. Les ex-officiers du DRS semblent, donc, avoir réussi leur reconversion. »
Bien entendu, il n’est pas illicite en soi de se convertir en « homme d’affaires » après avoir été colonel du DRS. Mais les observateurs avertis se demandent néanmoins avec quelles « économies », ces anciens colonels ont réussi à amasser un capital leur permettant d’acquérir des biens immobiliers en Europe qui valent des centaines de milliers voire des millions d’euros ? Il est clair qu’ils n’auraient jamais pu le faire avec seulement leurs revenus ordinaires. D’où la question sur l’origine des fonds. Pour sortir leurs capitaux illicites du pays, ces anciens officiers du DRS ont sans doute pu compter sur la complicité de l’Administration algérienne. Mais les Etats européens et notamment l’Etat français sont aussi complices puisqu’ils savent qu’il s’agit de blanchiment d’argent. Le site français est bien obligé de le reconnaître : « Et les organismes anti blanchiment à Paris ou ailleurs en Europe ne semblent pas leur chercher des querelles inutiles ». Pourquoi chercher des « querelles inutiles » à des gens qui vous rapportent de l’argent et sur lesquels vous pouvez exercer le moment venu des pressions et du chantage pour les faire collaborer à vos programmes de « démocratisation du monde arabe » ???
Les partis politiques et les associations de la société civile, s’il existaient vraiment, devraient saisir la Justice en Algérie et en Europe pour rapatrier l’argent volé. Mais ce qu’il est convenu d’appeler « partis politiques » et « société civile » en Algérie ne sont que des coquilles vides créées le plus souvent par les amis de ceux-là mêmes qui coulent aujourd’hui des jours heureux en Europe…