Des militants franco-Algériens lancent une pétition contre le MAK
Dans une lettre ouverte adressée au maire (PS) de Quimperlé (Bretagne), des militants franco-algériens réunis au sein de l’Alliance des franco-algériens libres (AFAL) ont dénoncé le fait que la mairie de cette ville invite le président du MAK, Ferhat Mhenni, dans le cadre d’une semaine culturelle dédiée à l’amitié entre les peuples. Les militants franco-algériens appellent les citoyens à signer cette lettre et à la renvoyer aux autorités concernées. Dans cette lettre, on peut lire notamment : « Au nom des quimperloises et des quimperlois, vous allez dérouler le tapis rouge au président autoproclamé d’un « gouvernement provisoire Kabyle », sans légitimité aucune (ni historique, ni démocratique, ni morale), qui envisage d’organiser une séparation ethnique entre les Algériens. D’une part, par ce geste, vous encouragez ceux qui prônent la construction de murs, et pas de ponts, entre les citoyens, d’autre part, cette initiative à l’encontre de l’unité du peuple algérien nous amène à nous interroger sur les objectifs poursuivis. Au même titre que personne ne peut envisager aujourd’hui une séparation entre Bretons (Normands, Alsaciens, Bourguignons, Savoyards, Landais, Lorrains, Vosgiens, …etc.) et la France, la scission de l’Algérie ne saurait être à l’ordre du jour. »
Les militants franco-algériens signataires de la pétition dénoncent tout particulièrement le paradoxe selon lequel le maire d’une ville française qui se réclame des idées de la République invite le président d’un mouvement communautariste comme le MAK : « Au moment où les Etats, les organisations politiques (en dehors de l’extrême droite française), les associations progressistes, appellent et aspirent à la construction de l’Europe des peuples, le courant politique séparatiste d’extrême droite avec lequel vous vous associez, propose une marche à l’encontre du sens de l’histoire, en séparant les citoyens dans un même pays. Il préconise tout simplement la communautarisation de la société algérienne. » Dans le même ordre d’idées, les militants franco-algériens dénoncent la définition foncièrement « raciale » que donne Ferhat Mhenni de l’identité kabyle : « Dans une interview donnée au site controversé d’informations en ligne algérien « Algérie-Focus, en date du 19 juillet 2015, et à une question sur la définition du kabyle, Ferhat M’henni, déclare explicitement « Être kabyle, c’est d’abord une origine parentale… ». A travers sa réponse, on comprend clairement ses engagements en faveur du « droit du sang », et par conséquent aux idées d’une idéologie d’extrême droite combattue ici et ailleurs.
Les militants franco-algériens dénoncent également l’hypocrisie de ce mouvement qui prétend lutter contre le « colonialisme arabe » en Algérie alors qu’il ne se gêne pas pour proclamer ouvertement son soutien à l’Etat colonialiste et raciste d’Israël : « Par ailleurs, avec un argument historiquement fallacieux, ce mouvement séparatiste d’extrême droite et son leader, Ferhat M’henni, se présentent comme des anticolonialistes, au moment même où ils entretiennent des relations étroites avec le gouvernement colonialiste israélien, lequel vient de rejeter la proposition française à l’ONU, d’envoyer une force de protection des Palestiniens sur l’esplanade des Mosquées »