France : Deux syndicats de police de droite appellent à la « guerre » contre les « hordes sauvages »

01.07.2023. Comme s la situation n’était pas déjà assez grave, deux syndicats de police, classés à droite, n’ont pas hésité à appeler le gouvernement français à combattre ce qu’ils ont qualifié de « hordes sauvages », ajoutant ainsi de l’huile sur le feu.

Dans un communiqué commun à l’accent martial, rendu public ce vendredi 30 juin, deux syndicats policiers de droite Alliance et Unsa-Police appellent le gouvernement français à «imposer» le calme aux jeunes émeutiers, qualifiés de «hordes sauvages». «L’heure n’est pas à l’action syndicale, mais au combat contre ces “nuisibles”», écrivent les deux syndicats, qui représentent près de 50% des policiers avant d’ajouter : «Aujourd’hui, les policiers sont au combat car nous sommes en guerre». Pire, les deux syndicats mettent en garde le gouvernement français contre ce qu’ils appellent un imminent passage à la résistance, ce qui n’a pas manqué d’être interprété logiquement comme un appel à peine voilé à la « sédition : «Demain nous serons en résistance et le Gouvernement devra en prendre conscience».

En effet, le communiqué des deux syndicats policiers a fait réagir des responsables de la gauche française. Pour la secrétaire nationale d’EE-LV, Marine Tondelier, c’est « un appel à la guerre civile»«. De son côté, la députée écologiste, Sandrine Rousseau, a dénoncé ce qu’elle a appelé « une menace de sédition» Idem pour le responsable communiste, Fabien Roussel, qui a employé à son tour le terme « sédition » pour qualifier l’appel des deux syndicats de police. Le dirigeant de la « France insoumise », Jean-Luc Mélenchon a, pour sa part, appelé les syndicats «qui appellent à la guerre civile» à «se taire» : «On a vu les comportements meurtriers sur lesquels débouchent ce genre de propos. Le pouvoir politique doit reprendre en main la police». La députée insoumise Nadège Abomangoli a mis en garde contre l’emploi d’un «champ lexical de la guerre [qui] animalise les citoyens de banlieue». «Les factieux ne se cachent même plus», affirme-t-elle.

De son côté, le secrétaire général du syndicat policier Alliance, Fabien Vanhemelryck, a cherché à justifier auprès des médias le ton martial employé dans le communiqué commun des deux syndicats de droite en prétextant qu’ « il y a certains petits groupuscules dans la police nationale qui demandent de déposer les armes dans un moment où le pays est en danger, où on est proche de l’insurrection« . Pour les observateurs, la forte implantation de syndicats ultra-droitiers au sein de la police française est un indice qui montre que le racisme auquel font face les jeunes des quartiers populaires n’est pas un phénomène isolé et explique pour partie les relations exécrables existant entre ces jeunes et les policiers. Ce phénomène constitue également un danger permanent pour l’Etat de droit en France. D’où l’hésitation du gouvernement français à entamer le difficile chantier de la réforme de la police qui s’avère pourtant indispensable pour la sauvegarde de la paix sociale en France. (Algérie solidaire)