Hanoune met en garde contre les dérives oligarchiques
Dans le cadre d’une réunion de la commission de l’agriculture du Parti des travailleurs (PT) qu’elle préside, Louisa Hanoune a évoqué le message du président de la République adressé à la nation à l’occasion du 53e anniversaire de l’indépendance, tout en s’exprimant sur certains points abordés par le chef de l’Etat notamment sur la lutte contre la corruption et a estimé à ce propos que l’Etat « ne combat pas ce fléau de manière efficace », en témoigne, selon elle, l’absence de contrôle et de pressions sur les magistrats, « clairement ressorti lors du procès Khalifa ».
Sur le plan économique, Mme Hanoune a relevé ce qu’elle qualifie d' »abandon de l’Etat » de l’orientation économique » du président de la République qui s’était engagé à donner la parole au peuple concernant l’intérêt suprême du pays ». Dans ce cadre, Mme Hanoune est revenue sur « les campagnes féroces visant les acquis réalisés depuis l’indépendance à l’instar de la nationalisation des terres agricoles, s’interrogeant sur les motivations de la directive du Premier ministre concernant le recensement des terres agricoles non exploitées concédées par les bénéficiaires. Les préoccupations de Mme Hanoune concernant le sort des terres récupérées sont alimentées par « la presse nationale qui fait état d’une distribution aux investisseurs privés et étrangers ». Une telle démarche signifierait « un retour au féodalisme de l’ère coloniale », a-t-elle prévenu. Selon Mme Hanoune, cette politique profite à « l’oligarchie qui cherche à s’approprier ces terres au dinar symbolique en particulier dans les régions du sud » non pas pour une exploitation agricole mais pour « obtenir des crédits bancaires » dans le cadre de la « spéculation et la pratique mafieuse ».
La présidente du PT s’est longuement arrêtée sur la politique d’austérité « adoptée par le gouvernement » et qui « mènera inévitablement à une rupture entre l’Etat et le peuple », a-t-elle affirmé. Enchaînant sur la dernière décision relative à la limitation des bandelettes d’auto-surveillance glycémique et son incidence sur les diabétiques, Mme Hanoune a affirmé qu’en « dépit de la persistance du gouvernement à nier toute relation entre cette mesure et l’austérité, la réalité est toute autre ». Mme Hanoune a souligné dans ce contexte « le recul progressif par rapport au principe de gratuité des soins » ajoutant que certaines pénuries de médicaments destinés aux maladies chroniques sont simulées au profit de trois sociétés détenues par l’oligarchie au préjudice de la pharmacie centrale