La Banque mondiale prévoit un ralentissement de la croissance en Algérie
La Banque mondiale (BM) a revu à la hausse les prévisions de croissance de l’Algérie pour 2015 et 2016, mais en anticipant un ralentissement de la progression du PIB pour 2017 en raison de la baisse des cours de pétrole. Dans son rapport semestriel sur les perspectives économiques mondiales publié mardi à Washington, la BM a relevé d’un (1) point le taux de croissance de l’économie algérienne en 2015 à 3,9% contre 2,9% projeté en juin dernier. Pour 2016, l’économie algérienne s’en est bien sortie en maintenant une croissance soutenue malgré la baisse des cours de pétrole qui a réduit ses recettes à l’exportation. A court terme, la BM table sur un ralentissement de la croissance de l’économie algérienne à l’instar de celles des pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena).
La croissance du Pib devrait s’afficher en baisse à 2,9% en 2017, à 2,6% en 2018 et à 2,8% en 2019, selon les mêmes projections. L’institution de Bretton Woods attribue ce ralentissement à « la réduction des dépenses dans les travaux publics et au report de la mise en œuvre de la réforme fiscale et des subventions », malgré « les pressions budgétaires aigues ». Pour autant, la BM qui a souligné la nécessité de mener ces réformes au regard de leur impact positif sur les finances des pays de la région Mena, a explicitement reconnu les difficultés de mettre en œuvre de telles mesures par la crainte notamment de mouvements de protestation sociale qui pourraient mettre en cause la stabilité politique dans ces pays. Le constat de la BM sur la région Mena a appuyé la position de l’Algérie qui a maintenu sa politique sociale malgré la baisse des cours de brut qui a largement pesé sur les recettes de l’Etat.
La BM explique dans le chapitre du rapport consacré à la région Mena que plusieurs mesures pourraient soutenir l’investissement dans cette région qui a été secouée par la baisse des cours de pétrole et l’instabilité politique. Elle précise que la réduction des subventions opérée depuis 2014 par plusieurs pays de la région représente une opportunité pour augmenter l’investissement public dans les infrastructures, la santé et l’éducation. La BM recommande à cet effet de réduire les dépenses salariales élevés du secteur public qui devraient être affectées, selon elle, à l’investissement et à l’amélioration de la gouvernance. L’investissement dans les infrastructures contribue fortement à la création d’emploi, ajoute la BM, citant en cela une étude réalisée sur les pays importateurs de pétrole de la région qui a fait ressortir qu’un milliard (1) de dollars investi dans les infrastructures pourrait créer 110.000 emplois.