Le dinar perd près de 38% de sa valeur officielle en six ans
Selon les données de la Banque d’Algérie, le dinar algérien a perdu entre 2010 et 2016 environ 38% de sa valeur par rapport au dollar. Alors qu’un dollar s’échangeait officiellement à 71,77 dollars en 2010, le dollar s’échangeait durant la première semaine du mois d’août de l’année en cours contre 110 dinars. Selon les sources du ministère des finances, le dinar a perdu environ 19,79% entre 2014 et 2015 puisque le taux de change officiel est passé de 80,56 dinars pour un dollar à 100,44 dinars pour un dollar. La dégringolade du dinar reflète l’état de crise financière qui a suivi la chute des cours pétroliers. Cette dernière a engendré un grave déséquilibre entre les recettes et les dépenses sans que le gouvernement n’arrive à trouver une solution concrète à cette crise soit par l’augmentation des recettes hors hydrocarbures soit par la diminution des dépenses.
Pour les observateurs, la dévaluation du dinar devrait continuer dans les mois à venir étant donné l’absence d’autres perspectives économiques à court terme surtout que la différence qui prévaut entre le taux de change officiel et celui qui est en vigueur sur le marché noir est toujours aussi importante. Pour les observateurs, la politique monétaire suivie par le gouvernement depuis la chute des cours pétroliers met à nu les vulnérabilités de l’économie algérienne qui reste fortement dépendante à l’égard des hydrocarbures.
Même si le gouvernement a réussi à diminuer relativement les importations durant ces deux dernières années, il ne pouvait pas éviter le creusement du déficit commercial et budgétaire sans compromettre les projets de développement les plus urgents et les dépense sociales incompressibles. Le recours au Fonds de régulation des recettes et aux réserves de change lui a permis de tenir jusqu’à présent mais la contrepartie a été une dévaluation rapide du dinar qui se répercute négativement sur le pouvoir d’achat des travailleurs et des classes moyennes. Le nouveau modèle de croissance auquel a recours le gouvernement en vue de diversifier l’économie algérienne ne donnera pas de résultats palpables avant quelques années…s’il est réellement appliqué.