La RASD réagit officiellement à l’admission du Maroc au sein de l’UA
Officiellement, la RASD a réagi positivement à l’admission du Maroc au sein de l’UA. Dans une déclaration à la presse, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que ‘‘du moment que le Maroc n’a pas posé de conditions et n’a pas fait de réserves sur l’Acte constitutif de l’UA, nous le prenons au sérieux et nous acceptons qu’il soit admis à l’Union sur la base de l’Acte constitutif dans son ensemble’‘. Il a estimé à ce propos, que « le Maroc est le seul pays d’Afrique qui ne reconnaît pas le principe de l’OUA-UA relatif au respect des frontières établies lors du recouvrement de l’indépendance stipulé dans l’alinéa 4 (b) du statut« . Il a indiqué également, que « le Maroc est le seul pays africain qui occupe une grande partie de la république sahraouie, membre fondateur de l’UA en dépit de l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) promulgué en 1975, de celui du conseiller juridique des Nations unies en 2002, de l’avis juridique du conseiller de l’UA promulgué en 2015 et enfin de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en 2015. »
Auparavant, le président de la RASD, Brahim Ghali, avait déclaré que « le vainqueur dans ce processus (l’adhésion du Maroc à l’UA) n’est autre que le peuple sahraoui, la cause sahraouie, l’UA et son statut qui oblige tout Etat membre à respecter les frontières héritées à l’indépendance et à respecter tous les pays membres et leur souveraineté tout en faisant prévaloir le règlement pacifique des problèmes au moment même ou le Maroc occupe une partie du territoire de la république sahraouie« . Il a souligné à ce propos, que « le régime et les médias marocains mènent une campagne d’information d’envergure pour tenter de faire accroire à l’opinion publique internationale que le l’adhésion du Royaume du Maroc à l’UA était un triomphe et tenter par conséquent, de faire passer la défaite pour une victoire ».
Pour sa part, l’ambassadeur de la RASD en Algérie n’a pas mâché ses mots en déclarant que le « retour » du Maroc au sein de l’UA constitue une manoeuvre de ses parrains internationaux (France, Israël, Arabie Saoudite, EAU) qui chercheraient à utiliser ce pays comme leur cheval de Troie au sein de l’organisation panafricaine. Pour les observateurs, le retour du Maroc au sein de l’organisation africaine dénote un changement de stratégie surtout depuis que l’UA s’est imposée sur la scène internationale comme un interlocuteur incontournable. Par ailleurs, les alliés du Maroc éprouvent le besoin de compter sur lui au sein de l’organisation pour défendre leurs intérêts économiques et politiques face à leurs concurrents et adversaires présents en force sur le continent.