L’Algérie ira-t-elle vers un partenariat intelligent avec l’Italie ?
La visite du président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, à Alger est une occasion pour les responsables des deux pays d’examiner les possibilités de renforcer leur partenariat économique dans tous les domaines même si le secteur énergétique continuera à focaliser l’attention dans la conjoncture internationale actuelle marquée par la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques.
A l’instar d’autres pays européens, l’Italie cherche à diminuer sa dépendance à l’égard du gaz russe et l’Algérie est capable de l’aider dans ce sens puisqu’on parle d’un accord en vue d’une augmentation de près de 50% des livraisons de gaz algérien vers l’Italie dès la fin de cette année. En contrepartie, forte de sa solide base industrielle, l’Italie pourrait mieux contribuer au développement économique de l’Algérie. Mais cela dépend beaucoup du choix qui sera fait par les responsables algériens.
L’Algérie se trouve devant une conjoncture très favorable et elle est appelée à faire un choix stratégique. Soit elle exploite cette conjoncture pour augmenter ses exportations gazières et se faire plus d’argent sans réfléchir sérieusement à l’emploi de cet argent qui risque d’alimenter une fois de plus la corruption comme dans les années 2000 soit elle décide d’entrer avec son partenaire italien dans un processus de partage de la chaîne de valeur dans les deux pays dans l’optique d’une prospérité partagée comme l’a rappelé récemment l’expert financier algérien Abderahmane Hadj Nacer qui a plaidé pour une politique industrielle mixte avec l’Italie qui ne se contente pas d’échanger du pétrole et du gaz contre quelques industries mais qui peut aller jusqu’à l’imbrication des deux économies.
Mohamed Merabet