L’Algérie nie toute médiation saoudienne avec le Maroc
La rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc « ne tolère aucune médiation » et la position de l’Algérie en la matière « est sans ambiguïté » a affirmé samedi le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. En réponse à une question sur une éventuelle médiation saoudienne entre l’Algérie et la Maroc, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé qu' »il n’y a pas eu de médiation…il n’y en aura jamais, ni aujourd’hui, ni demain ». A cet égard, une source diplomatique algérienne a cru bon de rappeler : « Encore une fois, une « publication » patronnée par les services d’un pays voisin (le Maroc, ndlr), vient de « plonger dans son élément naturel, la mythomanie, à propos d’un ordre du jour fantaisiste qu’elle cherche insidieusement à accoler aux entretiens que le ministre des Affaires étrangères saoudien a eus avec les officiels algériens, dans une tentative désespérée visant à prendre en otage les relations bilatérales algéro-saoudiennes ». La même source a précisé qu' »en soutenant crânement que des efforts de médiation saoudiens ont fait l’objet de discussions entre les deux parties, cette publication, qui n’est rien d’autre qu’un incubateur de fake news, prend les désirs de ses commanditaires pour de la réalité. Non seulement, les relations entre l’Algérie et le Maroc n’ont pas été évoquées au cours desdits entretiens, mais plus encore, la position officielle algérienne est on ne peut plus claire à propos de toute initiative de médiation, quelle qu’en soit la nature ».
Quant aux entretiens fructueux menés avec le ministre saoudien, la même source algérienne a indiqué que « le spectre est large, compte tenu du dialogue stratégique ambitieux qui existe entre les deux pays qui ont, tous deux, un poids significatif dans la région et au sein des instances arabe, islamique et des Non alignés. Autre cadre de coopération et de consultation, l’OPEP constitue un volet important de la relation globale qui lie l’Algérie au Royaume d’Arabie saoudite ». « Le potentiel de ces relations bilatérales est substantiel et les deux parties ont à cœur de le faire évoluer et d’en exploiter toutes les possibilités en favorisant la tenue de rencontres régulières à haut niveau (à ce titre, le prince héritier saoudien envisage d’effectuer une visite dans notre pays) », souligne-t-on.
Sur le plan régional et international et dans la perspective de la tenue du sommet arabe à Alger, la source diplomatique a affirmé que les deux pays coordonnent leurs positions pour « accroître l’efficacité du travail arabe commun pour faire face aux nombreux défis multiformes anciens et nouveaux (induits par les retombées de la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux) qui confrontent le monde arabe », ajoutant que le soutien de l’Arabie saoudite à la candidature de l’Algérie à un siège de membre non permanent au Conseil de sécurité « se veut l’expression de cette confiance du Royaume qui estime que l’Algérie sera un acteur incontournable dans le soutien à la stabilité et la sécurité régionale et internationale ». Elle a poursuivi que la « fine équipe d’intrus récidivistes (déjà mouchés à propos de prétendues conditions posées par l’Algérie) qui veulent entrer par effraction par la fenêtre afin de préempter, pensent-ils, l’agenda de nos relations stratégiques avec l’Arabie saoudite, n’a qu’à trouver d’autres ficelles moins grosses. L’instrumentalisation de prétendues médiations, quelles qu’elles soient, est morte et enterrée et ils doivent en faire leur deuil. Définitivement » (APS)